L'Ambassadeur Chef de la Délégation de l'Union Européenne en Algérie, John O'Rourke, a estimé, hier mardi à Alger, que les droits de la femme, consacrés par la Constitution de février 2016, constituent un élément essentiel dans l'essor de la société et de l'économie non seulement pour l'Algérie mais également pour d'autres pays. «L'Algérie peut être un pays phare dans le monde arabo-musulman en matière des droits de la femme, notamment à la lumière des amendements introduits dans la Constitution de février 2016», a-t-il dit. S'exprimant à l'ouverture de la conférence internationale sur le thème «la femme et le marché de l'emploi», co-organisée par le Conseil constitutionnel, la Direction générale de la Fonction publique et de la Réforme administrative et la Commission européenne pour la démocratie par le droit, appelée «Commission de Venise», l'intervenant a assuré que l'ensemble des actions de coopération entreprises avec l'Algérie tiennent compte de la dimension du genre. Mettant en avant les programmes inhérents à l'adéquation de la formation aux besoins du marché de l'emploi et au développement des filières économiques, notamment. L'un des grands défis, aussi bien en Algérie qu'ailleurs, consiste, a observé l'Ambassadeur Chef de la Délégation de l'Union Européenne en Algérie, à faire entériner les dispositions constitutionnelles dans les lois et la pratique. Considérant que cela exige des changements dans la façon de voir et de vivre par nos sociétés. Tout en insistant sur l'implication des institutions, des politiques et de la société civile pour la concrétisation de l'égalité des genres dans le travail, M. O'Rourke a estimé l'accès des femmes au pouvoir et aux postes d'influence, aussi bien dans les entreprises et les administrations qu'au niveau politique est essentiel. «L'égalité en matière de proportion des femmes parmi les élus, nous interpelle tous», a poursuivi le représentant de l'UE. Aussi, a-t-il déploré l'existence de cette inégalité dans des pays de l'espace européen s'agissant notamment de la rémunération des femmes par rapport aux hommes. «Il s'agit d'un combat de tous les jours», a-t-il indiqué encore. Pour sa part, la vice-présidente de la Commission de Venise, Mme Herdis K. Thorgeirsdottir, est revenu sur le rôle de celle-ci, s'agissant notamment de la promotion des droits de la femme et la lutte contre la corruption dans l'espace européen et ailleurs. Tant il s'agit, a-t-elle observé, du seul organe consultatif relevant de l'UE à être ouvert aux membres non européens.