Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a déclaré, avant-hier, à Alger, que «les appels d'offres de la raffinerie de Hassi Messaoud seront lancés dans six mois». En marge de la cérémonie de signature d'un contrat pour la création d'une société commune entre le groupe Sonatrach et le groupe américain BHGE, le ministre a expliqué à la presse que les études sur les raffineries de Hassi Messaoud et Tiaret sont pratiquement terminées, rappelant que la capacité de production sera de 5 millions de tonnes/an pour chacune de ces raffineries. Selon lui, il est possible que les appels d'offres soient lancés dans six mois pour la raffinerie de Hassi Messaoud. Pour rappel, toutes les raffineries qui seront réalisées permettront d'atteindre l'autosuffisance en carburants à partir de 2021 sachant que l'Algérie importe actuellement pour plus d'un milliard de dollars de carburants. Selon les chiffres, 11,5 millions tonnes de carburants sont raffinés en Algérie, alors que la consommation, qui a explosé ces dernières années, a atteint 15 millions de tonnes de carburants annuellement. Signature d'un contrat Sonatrach avec le groupe américain BHGE Le groupe Sonatrach et la société américaine Baker Hughes General Electric (BHGE) ont signé jeudi à Alger un contrat pour la création d'une société commune ayant pour objet la production locale d'équipements destinés à l'industrie du pétrole et du gaz et à la localisation des services associés. La cérémonie de signature s'est tenue en présence du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, des P-dg de Sonatrach, de BHGE, de BHGE du Moyen-Orient, Afrique du Nord et Turquie, respectivement, Abdelmoumen Ould Kaddour, Lorenzo Simonelli et Rami Qasem, ainsi que de l'ambassadeur d'Italie à Alger, Pasquale Ferrara, et des représentants de l'ambassade des Etats-Unis. Le montant de l'investissement est de 45 millions de dollars dans la première phase du projet qui sera opérationnel en décembre 2019, avant d'atteindre les 200 millions de dollars à terme, ont expliqué les parties prenantes de ce projet lors de la cérémonie de signature du contrat. Quant au capital de cette société mixte, appelée Sonatrach General Electric petrolum équipment company (Sogepec SPA), il est de quatre milliards de DA, détenu à hauteur de 51% par Sonatrach et à 49% par BHGE. Dans la première phase du projet, 90% des effectifs seront constitués de travailleurs algériens tandis que le taux d'intégration de fabrication des équipements sera de 30%. Cette entreprise sera spécialisée dans la fabrication, l'assemblage et la maintenance de divers types d'équipements de contrôle de pression tels que les têtes de puits, établissant ainsi une base importante pour répondre aux besoins croissants en amont de l'Algérie avec comme perspective l'exportation vers le marché régional, ont noté les parties contractantes. Installée dans la zone industrielle d'Arzew (Oran) sur une superficie de 20.000 m2, Sogepec est également chargée de la formation et de développement des compétences de plus de 200 ingénieurs au cours des sept premières années de son activité. En plus de la création directe d'emplois à Arzew, ce projet développera et renforcera la chaîne d'approvisionnement locale, permettant la création d'un nombre substantiel d'emplois indirects ainsi que le renforcement de l'écosystème pétrolier et gazier à travers le développement du tissu de PME. Lors de la cérémonie de signature, Guitouni a indiqué que cette société constituerait un « grand atout pour l'Algérie du fait qu'elle fabriquera essentiellement des têtes de puits, jusqu'à maintenant importés par Sonatrach. D'ailleurs, a-t-il précisé, «cette société est la première en Afrique à fabriquer ce type d'équipements pétroliers, avançant que l'excédent de la fabrication sera exporté vers les pays africains». Le projet s'appuie sur la vaste expérience de BHGE dans la fabrication d'équipements pour les champs pétrolifères et exploite l'expertise mondiale et locale de l'entreprise pour fournir des solutions de production. Pour sa part, le P-dg de Sonatrach a indiqué que la création de cette société conjointe constituait «une avancée dans la chaîne d'intégration de Sonatrach en vue d'une meilleure maîtrise des coûts et des délais». Sans compter, le transfert du savoir-faire par le biais de la diversification de son portefeuille de biens et services. Ce projet, a-t-il poursuivi, contribuera également à renforcer le tissu industriel national et la création d'un réseau de sous-traitances nationaux certifiés aux normes et standards internationaux. Quant au P-dg de BHGE, il a soutenu que cette société est en mesure d'établir un pôle de fabrication solide qui augmentera les capacités locales et dynamisera les exportations.