Devant un parterre de journalistes, Rabah Madjer a affiché une satisfaction si démesurée qu'on croirait que l'Algérie a sorti l'une des meilleures prestations de son histoire. Il a vanté son équipe, loué ses joueurs et même trouvé une solide explication au match nul concédé face au Nigeria. Dans sa conférence de presse tenue à l'issue de la rencontre face à la Centrafrique, le sélectionneur national n'a pas tari d'éloges à l'égard de ses poulains, auxquels il a jeté des fleurs et qu'il a encensés indéfiniment. Certes, une victoire est toujours bonne à prendre, y compris dans un match amical et devant un adversaire de seconde zone, mais les Fennecs n'ont rien fait pour mériter de telles louanges. Sincèrement, l'équipe nationale était du niveau qu'on lui connaissait quand elle évoluait à Tchaker. Désorganisée tactiquement et bien peu battante, cette équipe a besoin d'un travail colossal pour espérer retrouver le niveau qui était le sien avant de sombrer dans les éliminatoires du Mondial russe et d'abdiquer devant des adversaires de loin plus forts qu'elle. Avec ce niveau, on doute fort des capacités des Fennecs à réaliser une bonne CAN, l'année prochaine au Cameroun bien que Madjer crie déjà victoire. L'Algérie n'a rien montré devant la Centrafrique et son entraîneur ferait bien de penser à corriger les lacunes que de tenir des propos qui ne collent pas avec la réalité du terrain. Ce qu'on a vu n'incite guère à l'optimisme ni ne laisse entrevoir des jours meilleurs. Au contraire, le niveau des Verts inquiète à plus d'un titre d'autant que la CAN approche à grands pas. L'autosatisfaction de Rabah Madjer et de ses joueurs a ses raisons puisque l'Algérie n'a pas remporté le moindre match depuis, mais elle gagnerait à être mesurée et en même temps modérée car ce qui attend les Fennecs est de loin plus difficile que ce petit match devant une petite équipe. L'avenir ne s'annonce pas rose bien que le sélectionneur national considère que son équipe est sur la bonne voie.
