L'Algérie du football est malade. Un constat indiscutable et irréfutable à la fois, renforcé il faut l'avouer, par la violente réaction verbale du sélectionneur national dans la conférence de presse où il a perdu les pédales. Cette réaction montre, si besoin est, l'étendue de ce mal illustré par toutes les formes de violence que le football national vit de nos jours. On règle des comptes plutôt qu'on pratique loyalement le football, un vecteur de rapprochement et de fraternité. Les intérêts bassement mercantiles ont dénaturé ce sport où les pratiques déloyales sont utilisées à des fins bassement cupides. Il est tout de même ahurissant qu'un entraîneur national fraîchement installé à la tête d'une équipe nationale laisse éclater de la sorte son ressentiment envers un journaliste quand, bien même, un quelconque différend les oppose. La retenue et le devoir de réserve auxquels sont astreints les techniciens ont été foulés à ce même pied qui, un jour a marqué le football mondial d'une légendaire talonnade. Le talentueux Madjer au mythique geste footballistique s'est laissé emporté d'une manière puérile que tout autre entraîneur aurait pu éviter pour ne pas enfoncer le clou. La pression était à son comble, certes, mais ce n'est pas du tout une raison de se donner de la sorte en un spectacle désolant et loin de servir l'équipe nationale. Au contraire, il lui porte encore plus préjudice alors que dans ces moments difficiles, elle avait besoin de sérénité et de quiétude. Cet épisode marquera les débuts de Rabah Madjer à la tête des Verts où tout n'est pas rose. Loin s'en faut, les Fennecs, non encore remis de la triste élimination du Mondial, n'arrivent plus à retrouver leur vrai visage. Les techniciens se sont succédé à leur tête, mais aucun d'eux n'a pu trouver de solution à ce profond malaise. Rabah Madjer est appelé en pompier mais au lieu de chercher à la manière de circonscrire le feu, il a plutôt allumé un autre foyer. Celui de se mettre à dos les journalistes sportifs. Il n'avait pas à le faire, notamment dans cette conjoncture où les Fennecs se cherchent encore mais n'arrivent toujours pas à surmonter cette terrible traversée du désert où les contre-performances se succèdent à un rythme très inquiétant. Rabah Madjer a d'autres obligations à remplir que verser dans cette inutile puérilité.