Alors que pour la protection de sa production sidérurgique le Maroc impose des taxes élevées pour dissuader ses opérateurs économiques de s'intéresser à Algérie pour l'acquisition de produits finis et semis-finis (fonte en gueuse, billettes, brames, bobines laminées à chaud et à froid ainsi que galvanisées...), chez nous le temps est à une totale liberté de mouvements. Tant et si bien que, même si ce n'est pas encore la ruée des clients étrangers, cela ne devrait pas tarder. Les prémices sont déjà perceptibles avec les 22.000 tonnes de fonte en gueuses exportées vers l'Italie et l'Egypte ces deux derniers mois. C'est-à-dire depuis la reprise des activités du Haut-Fourneau N° 2. Les perturbations de l'alimentation en eau nécessaire au refroidissement avaient imposé la mise à l'arrêt de ce HF le mois de septembre 2017. Ce qui s'est négativement répercuté sur la production déjà mise à mal par les travaux de réhabilitation de toutes les installations. Il faut en effet savoir que cet autre arrêt a été mis à profit par les opérateurs économiques étrangers pour inonder le marché algérien. Les Marocains, notamment, qui pouvaient le faire en contrepartie d'une taxe à l'import très insignifiante (entre 0 et 5%). Au même titre que beaucoup d'autres opérateurs économiques étrangers, ils avaient fait de l'Algérie la caverne d'Ali Baba. Pour sa mise à sac, ils ont exploité à fond les lois algériennes. Au moyen de taxes élevées rendant les prix des produits importés inabordables aux opérateurs algériens, ces lois autorisent leurs homologues étrangers à concurrencer les Algériens.. Cette situation devrait prendre fin incessamment. Telle est l'interprétation à accorder à la démarche entreprise au plus haut niveau de l'Etat pour reprendre sérieusement les choses en main. A commencer par la mise en route de mesures protectionnistes au profit de la production nationale. Entre autre, celle de la sidérurgie algérienne concurrencée outrageusement par des importateurs stimulés par des taxes insignifiantes. Cette démarche est applaudie par les cadres et travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Ils bougent dans le sens de l'optimisation des performances de leur Entreprise. Bien que l'information n'ait pas encore été confirmée, les représentants de la direction du commerce extérieure à Sider se félicitent déjà de l'impact positif que ces mesures auront sur leurs activités à l'export. C'est que l'initiative interviendrait dans un contexte où le chiffre d'affaires de cette entreprise d'Etat s'améliore après la reprise de la production du Haut-Fourneau et des autres installations. Il y a, entre-autres, l'aciérie électrique, les laminoirs... Les recettes enregistrées depuis la relance de la production ce dernier mois de juillet, sont significatives. Y figurent les 7 millions de dollars représentant l'exportation vers l'Italie et l'Egypte de globalement 22.000 tonnes de fonte en gueuse. Selon un des cadres de Sider qui a requis l'anonymat, l'augmentation du chiffre d'affaires se fera mieux sentir au courant de l'année 2018 où l'on projette l'exportation de 100.000 tonnes de produits sidérurgiques issus des installations du complexe Sider El Hadjar. Selon lui, cette performance est largement réalisable pour peu que les représentations diplomatiques algériennes à l'étranger (Ambassades-Consulats) jouent le jeu. C'est aussi et surtout à la volonté et à la détermination des travailleurs. Ce n'est donc pas un hasard qu'au niveau de la direction générale et de son partenaire social le syndicat, on en est au dialogue social et optimisation des performances de l'Entreprise avec la précision des rôles et responsabilités des acteurs directs. Interviewé par quelques journalistes en marge des activités qui se poursuivent au 5ème Build de Annaba, un des cadres syndicaux présents au pavillon Sider, a expliqué que les objectifs sont clairs. Ils sont destinés à améliorer le chiffre d'affaires et à remettre les agents au travail avec plus d'ardeur. «Et là, ça va se ressentir sur la vie de tout un chacun quand l'entreprise se portera bien», dira cet ancien syndicaliste. Rappelons que ces deux dernières années, le complexe sidérurgique El Hadjar a investi 900 millions de dollars pour maintenir l'outil de production à la pointe de la technologie. L'une des répercussions immédiates de ces investissements a été d'abord le développement de la production et l'amélioration de la qualité de celle-ci ainsi que la création de plus de 300 postes de travail. Ce qui donne Sider comme étant l'un des plus gros employeurs du pays. Et comment ne le serait-elle pas avec 4.500 emplois directs et plus de 100.000 autres indirects dont des opérateurs économiques intérieurs et extérieurs, sous-traitants, fournisseurs, restaurateurs, société de gardiennage et autres points de vente de détails des produits sidérurgiques ? Il reste cependant, que l'entreprise n'investit toujours pas dans le domaine de la communication avec des partenaires extérieurs et le sponsoring. Ce qui lui permettrait de mieux se faire connaître...