En hausse après le renouvèlement, jeudi dernier, de l'accord de réduction de la production du brut entre l'Opep et ses partenaires, le baril du pétrole new-yorkais a terminé en baisse avant-hier. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, référence américaine du brut, a, en effet, clôturé à 57,47 dollars, soit une perte de 89 cents sur le New York Mercantile Exchange. « Depuis l'annonce, jeudi dernier à Vienne, de la prolongation de l'accord de réduction de la production. Il n'y a pas eu de nouvelles majeures », a estimé Phil Flynn de Price Futures Group. Dans les semaines qui ont précédé cet accord, le pétrole côté à New York était en hausse, clôturant, le 24 novembre dernier, à 58,95 dollars, soit le prix le plus haut depuis deux ans et demi. Si bien que la prolongation de l'accord pétrolier faisait craindre un bond de la production américaine sous l'effet de la hausse des prix ; les Etats-Unis n'étant pas soumis à cet accord de réduction de la production. Selon Commerzbank, le nombre de puits de pétrole actifs dans le pays recensé, vendredi, par l'entreprise Baker Hugues a augmenté, pour la troisième fois en quatre semaines, avec, poursuit la même source, deux puits supplémentaires. Une augmentation à l'origine de la hausse de la production mensuelle avec 290.000 barils par jour de plus en septembre par rapport au mois précédent. Pour M Flynn, la tendance haussière de la production va se poursuivre. « Elle dépendra beaucoup plus du climat dans les prochaines semaines », a-t-i estimé, considérant que la météo, très douce actuellement, favorise la production américaine. Mais, observe-t-il, si le froid s'installe, elle pourrait connaître un ralentissement. « Un vieux dicton dit qu'un marché haussier doit être nourri tous les jours. Ce qui n'est pas le cas en ce moment», a poursuivi Phil Flynn. En cours d'échanges européens sur quelques prises de bénéfices dans un marché renforcé jeudi par le renouvellement de l'accord des baisses de production de l'Opep, les prix du pétrole étaient en baisse. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 62,30 dollars, en baisse de 15 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de janvier a été cédé à 57,19 dollars, en baisse de 28 cents. Pour les analystes, cette baisse est due à des prises de bénéfices par les investisseurs spéculatifs, qui étaient plus nombreux que jamais à parier sur une hausse des prix avant la réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Le renouvellement, jusqu'à fin 2018, jeudi dernier, par l'Opep et ses dix partenaires, dont la Russie, de l'accord de baisse de la production, n'ont pas surpris les marchés, ont estimé des analystes, saluant une communication plus maîtrisée de l'Organisation et de ses alliés, qui a évité une chûte des prix après la décision, comme cela avait été le cas en mai, quand elle avait renouvelé son accord de trois mois. « Comparé à la réunion de l'Opep, il y a six mois, la baisse des prix est triviale », ont-ils observé. Plusieurs analystes estiment, par ailleurs, que les efforts devraient permettre de faire reculer les réserves mondiales en 2018, mais pas dès le début de l'année. « Les réserves augmenteront quand même au premier trimestre, mais moins que d'habitude. Le retrait des stocks commencera nettement dès le milieu du deuxième trimestre, avec la reprise saisonnière de la demande", ce qui devrait faire grimper les prix ». A plus court terme, les marchés attendront les données hebdomadaires sur les réserves d'essence des Etats-Unis. Avant les données officielles du département américain de l'Energie (DoE) aujourd'hui, la fédération privée de l'American petroleum institute (API) publiera ses propres chiffres après la clôture européenne.