Les cours de l'or noir se maintiennent à un niveau élevé par rapport aux mois précédents. Ils ont connu avant-hier, un léger tout en restant au-dessus des 67 dollars le baril pour le brent. «Le marché a été dopé par des perturbations de la production, un risque géopolitique plus élevé, une croissance économique robuste et, plus récemment, par une vague de froid sur l'hémisphère nord», ont résumé les analystes de Barclays. Les producteurs privés américains profitent de la hausse des prix pour augmenter leur activité. La production américaine a ainsi atteint environ 9,7 millions de barils par jour, selon le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE). Alors que la production américaine est pour l'instant dictée par les industriels du pétrole de schiste, les marchés devront à plus long terme garder un œil sur les exploitations offshore, alors que l'administration Trump a fait part jeudi de son intention d'ouvrir la quasi-totalité des eaux littorales des Etats-Unis. «Le processus va prendre du temps et n'aura pas d'effet sur l'offre de pétrole dans les deux prochaines années, mais, sur le long terme, il sera crucial», a prévenu un autre analyste. Après cette envolée, «le marché semble tout simplement prendre un peu de recul avec des investisseurs engrangeant une partie de leurs bénéfices», a avancé un analyste, Gene McGillian de Tradition Energy. «La semaine a été riche en informations pour le marché du pétrole, entre l'importante baisse des réserves de brut aux Etats-Unis (-7,4 millions de barils sur une semaine), les inquiétudes sur les tensions en Iran et ses possibles conséquences sur la production dans ce pays, et la poursuite du rééquilibrage entre l'offre et la demande», a-t-il rappelé. Dans le même temps, aux Etats-Unis, les cours du brut réagissent par ricochet à la baisse des prix de l'essence et des produits distillés. «La neige et le froid qui se sont abattus sur la côte est des Etats-Unis ces derniers jours n'ont au final pas perturbé plus que ca les grandes infrastructures, en particulier les raffineries», a remarqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Tirés vers le haut par tous ces éléments, «les cours s'approchent d'un niveau suscitant la crainte d'une possible correction», a estimé M. McGillian. La croissance devrait encore être forte aux Etats-Unis avec l'essor des pétroles non-conventionnels. L'Opep table dans l'ensemble sur «une nouvelle réduction des stocks mondiaux excédentaires, conduisant à un marché équilibré d'ici la fin 2018».