Les cours du pétrole ont ouvert en légère hausse hier à New York, obtenant un petit soutien de l'affaiblissement persistant du dollar, mais le marché attendait avec appréhension les chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines. Vers 13h10 GMT, le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en mai prenait 33 cents à 47,84 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Cette hausse est due en premier lieu à l'affaiblissement du dollar, qui encourage les investisseurs à rejoindre le marché et à acheter du pétrole", a jugé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La billet vert, parvenu à un très haut niveau en début d'année, s'affaiblit depuis une semaine et est revenu hier autour du seuil de 1,10 dollar pour un euro, ce qui rend plus attirant le marché pétrolier, car les échanges y sont libellés en monnaie américaine. Ce soutien ne suffit, cependant, pas à relancer franchement le marché, sur lequel une offre excessive a contribué à faire chuter les prix de plus de moitié depuis juin, et qui "attend le rapport sur les réserves américaines", publié à 10h30 par le département de l'Energie (DoE), comme l'a souligné M. Lipow. Les experts interrogés par l'agence Bloomberg News s'attendent encore une fois à une hausse des stocks de brut de 4,7 millions de barils, ce qui porterait une nouvelle fois les réserves à un record depuis novembre 1930. Ils comptent néanmoins sur une baisse des stocks d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), respectivement de 2,3 millions de barils et de 1 million de barils. Comme toutes les semaines, la fédération du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a publié la veille ses propres chiffres, et ils vont dans le sens des analystes de Bloomberg, avec une hausse de 4,8 millions de barils des stocks de brut. "À plus long terme, le marché espère que le déclin du nombre de puits en activité aux Etats-Unis permette à la production d'arrêter d'augmenter, ce qui permettrait de rééquilibrer l'offre et la demande mondiales", a rapporté M. Lipow. Sur ce plan, le marché fait pour le moment face à "de mauvaises nouvelles venues de Chine", ont prévenu les experts de Commerzbank. "Selon un haut responsable du groupe pétrolier public Sinopec, les réserves stratégiques et commerciales de la Chine ont presque atteint les limites de leur capacité", ont-ils précisé, même si des éléments de stockage sont en train d'être construits. "En conséquence, la Chine devrait importer beaucoup moins de pétrole à court terme."