A la veille de la présentation du projet de loi relatif à l'apprentissage, aujourd'hui devant l'Assemblée Populaire nationale (APN), le ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Mohamed Mebarki, a évoqué ce mode de formation dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Le mode de formation par apprentissage, a précisé le ministre, est l'un des trois utilisés au niveau du secteur de l'Enseignement et de la Formation professionnels, avec le mode résidentiel et le mode de formation à distance. Il rappelle que le mode de formation par apprentissage se passe à 80 % en entreprise économique ou chez l'artisan et à 20% dans les établissements de formation professionnelle. «C'est un mode de formation qui est aux normes et qui est largement utilisé par les pays développés, notamment en France, en Allemagne et en Suisse où, fait-il remarquer, la formation professionnelle a pour seule mode l'apprentissage». L'adaptation de la formation aux besoins de l'entreprise, en termes de ressources humaines, ainsi que l'adaptation de la formation à l'emploi pour faciliter l'employabilité des jeunes, est la stratégie la plus importante du secteur de la Formation et l'Enseignement professionnel, fait observer le ministre. Il souligne que la formation par apprentissage se passe dans un poste de travail réel avec des équipements de l'entreprise et avec des méthodes, un environnement et un encadrement en prise directe avec la réalité de l'entreprise. Il estime que ce mode par apprentissage est le mieux adapté aux besoins de l'entreprise économique et du développement économique et social du pays de façon générale. Outre son aspect pratique, le mode de formation par apprentissage a d'autres avantages, affirme Mohamed Mebarki qui souligne que les personnes formées par apprentissage trouvent facilement du travail et sont souvent retenus dans les entreprises économiques où elles effectuent leurs stages pratiques, à un fort taux. «C'est pour cela que nous accordons une importance particulière à l'apprentissage en tant que meilleur moyen pour faciliter l'intégration dans le monde du travail», déclare-t-il. L'apprentissage, précise le ministre, a été intégré dans la Constitution. L'apprentissage relève aussi de la responsabilité de l'entreprise, ajoute le ministre, qui explique que chaque société doit prendre un nombre d'apprentis, en fonction de sa taille, c'est une obligation de la loi. Les entreprises qui contreviennent à cette obligation légale, précise le ministre, sont soumises à une taxe d'apprentissage de 1% de leur masse salariale, qu'elles doivent verser au Fonds National de Développement de l'Apprentissage et de la Formation Continue (FNAC). En raison d'un blocage juridique, l'argent du FNAC, créé en 2000, est resté inutilisé jusqu'à la fin 2016, début de l'année 2017, signale le ministre qui annonce la levée de ce blocage grâce à une disposition introduite dans la loi de finances 2016 qui a corrigé la nomenclature des dépenses qui permet de prendre en charge la formation. Désormais, on peut prendre en charge un certain nombre de fonctions et d'activités dans le cadre du FNAC, a fait savoir le ministre qui ajoute que le Fonds est bien doté financièrement vu que les taxes se sont accumulées depuis des années. A propos des déperditions scolaires, il évalue le nombre à quelque 400.000 élèves qui quittent le système éducatif, notamment au stade du secondaire. Il fait savoir que sur les 200.000 élèves orientés vers le secteur de la Formation professionnelle, à partir du cycle moyen et du secondaire, la moitié de ce nombre a déjà rejoint la formation professionnelle lors de la première session d'inscription, les 100.000 autres le feront au cours de la seconde session. Il ajoute que cette année plus de 220 000 élèves ont été inscrits en apprentissage. Actuellement, le secteur compte 700.000 inscrits, et a des capacités encore inutilisées pour aller bien au delà de ce nombre, c'est-à-dire prendre 300 000 à 400 000 supplémentaires. Le secteur est prêt à répondre à toute la demande en matière de formation et d'enseignement professionnels grâce à son réseau constitué de 1.250 établissements de formation répartis au niveau national. Mohamed Mebarki assure que son département prend en charge pratiquement toutes les spécialités dont a besoin le secteur économique.