L'Union africaine (UA) a déclaré vendredi que 12 708 immigrants africains ont été rapatriés chez eux depuis la Libye depuis la fin du mois de novembre. D'après le bloc panafricain, les migrants africains ont été rapatriés depuis le 5ème sommet UA-UE (Union européenne) organisé les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan en Côte d'Ivoire. Près de 4 000 de ces migrants ont été rapatriés par les pays membres de l'UA respectifs, alors que les autres ont été rapatriés avec l'aide de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), a déclaré la commissaire de l'UA chargée des Affaires sociales, Amira Elfadil Mohammed, aux journalistes en marge du 30ème sommet de l'UA, qui a ouvert ses portes le 22 janvier et s'achèvera le 29 au siège de l'UA à Addis-Abeba, capitale de l'Ethiopie. D'après Mme Mohammed, environ 700 000 migrants africains se trouvent actuellement dans le pays nord-africain, la plupart étant des migrants légaux entrés dans le pays avant l'effondrement du régime de l'ancien dirigeant Mouammar El-Gueddafi. La commissaire a souligné que la situation compliquée en Libye a créé le chaos, car certains des 54 centres de détention opérationnels en Libye ne sont pas contrôlés par les autorités libyennes. D'après Mme Mohammed, certains centres de détention sont contrôlés par des milices armées et des groupes criminels. Elle a également révélé que les migrants, originaires de 30 Etats membres africains, sont victimes de trafiquants qui possèdent des réseaux dans presque tous les pays affectés. L'Union européenne a alloué 100 millions d'euros au processus de rapatriement dans le cadre du mécanisme tripartite établi par l'UA, l'UE et l'OIM, a indiqué Mme Mohammed. Les migrants africains seraient victimes d'esclavage en Libye, où ils seraient vendus pour 400 dollars sur des marchés aux esclaves. L'appui apporté par l'UE à l'Organisation internationale des migrations (OIM) a permis en 2017 d'aider plus de 16.000 personnes bloquées en Libye à retourner dans leur pays d'origine, a indiqué jeudi à Bruxelles la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini qui table sur le rapatriement de 15 000 autres personnes d'ici à février 2018. «L'opération de retour volontaire humanitaire d'urgence a démarré conformément à l'accord conclu à Abidjan: 3 100 migrants en Libye ont été aidés à rentrer dans leur pays d'origine depuis le 28 novembre à ce jour, portant à 16 561 le nombre de migrants aidés par l'OIM à rentrer chez eux en toute sécurité, contre 2 700 pour l'ensemble de l'année 2016», a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse conjointe avec la commissaire de l'UA chargée des Affaires sociales Amira El Fadil, l'assisstant du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), Volker Turk et le directeur général de l'OIM, William Lacy Swing. La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a affirmé, à ce titre, que «tous les participants (à la Task-force) ont confirmé l'engagement commun à fournir une assistance à 15 000 migrants supplémentaires pour les aider à retourner dans leurs pays d'origine d'ici à Février 2018». La chef de la diplomatie européenne a rappelé, à l'occasion, que les Etats membres de l'UE se sont engagés à offrir 40 000 places pour relocaliser les migrants éligibles. La Commission européenne et ses Etats membres ont décidé d'apporter une nouvelle aide d'au moins 100 millions d'euros pour «soutenir le travail de l'OIM et du HCR sur le terrain», afin de leur permettre de «continuer à intensifier les opérations». La Commissaire de l'UA chargée des Affaires sociales a affirmé, de son côté, que l'organisation panafricaine poursuit ses contacts avec les pays d'origine des migrants pour fournir des services consulaires à leurs ressortissants en Libye. Elle a rappelé, à ce titre, que le président de l'UA a appelé les autorités libyennes à accélérer l'octroi des autorisations d'atterrissage et les pays voisins à accorder des permis de survol pour accélérer le rapatriement des migrants. Le directeur général de l'OIM a plaidé, pour sa part, pour l'amélioration des programmes de «réintégration» des migrants, soulignant la nécessité de trouver des solutions au phénomène du trafic des êtres humains et de mettre fin aux centres de détention des migrants.