La 30e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA), qui se tiendra dimanche et lundi à Addis Abeba (Ethiopie), abordera plusieurs questions d'importance capitale pour le continent notamment celles relatives à la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme ainsi que les réformes institutionnelles. «Vaincre la corruption: une option durable de transformation de l'Afrique», est le thème retenu pour cette 30ème session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement à laquelle prend part le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La paix et la sécurité sont à l'agenda de la réunion des dirigeants africains, qui examineront les moyens pour faire face en particulier à la radicalisation et l'extrémisme violent considérés comme les principaux facteurs derrière la menace terroriste. Plusieurs régions en Afrique sont touchées par l'insécurité, notamment, la région des grands Lacs, la Corne de l'Afrique et la zone sahelo-saharienne, où en dépit des efforts consentis par les pays, les mouvances terroristes demeurent toujours une réelle menace. Il sera ainsi question des mécanismes pour se prémunir contre le terrorisme initiés de concert par les pays africains, à leur tête l'Algérie qui avait appelé à maintes reprises à lutter contre ce fléau en adoptant une approche globale qui allie développement économique et déradicalisation, tout en réitérant son opposition au paiement de rançons aux groupes terroristes afin d'assécher leurs sources de financement. Rapport de l'Algérie sur la lutte contre le terrorisme L'Algérie présentera un rapport sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique à l'occasion du sommet. Ce document figure parmi les plus importantes activités inscrites à la session ordinaire des chefs d'Etat et de Gouvernement prévue dimanche et lundi. L'Algérie présentera ce rapport dans le cadre du mandat confié au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, désigné par ses pairs en 2017 comme coordonnateur de l'UA dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Le chef de l'Etat a été désigné pour cette mission en reconnaissance et en hommage à son engagement personnel et renouvelé dans la lutte contre le terrorisme international, tout comme la contribution «significative et avérée» de l'Algérie dans la mobilisation internationale autour de la lutte contre ce phénomène. En prélude au sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA tiendra sa réunion ordinaire qui sera présidée par le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi pour examiner notamment la stratégie africaine de lutte contre le phénomène du terrorisme et de l'extrémisme violent. Dans le même sillage, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA examineront également la situation en Libye. Ainsi Il est prévu un autre sommet de haut niveau sur ce pays, présidé par le chef d'Etat congolais Denis Sassou-Nguesso. Il est également prévu une réunion du Comité des 10 sur la réforme du Conseil de sécurité ainsi que l'examen du rapport du Conseil de paix et sécurité sur le règlement des conflits en Afrique. Les réformes de l'UA sur la table Outre les sujets sécuritaires, la question de la réforme de l'organisation continentale sera examinée de près par les dirigeants africains qui éliront à la tête de l'UA le chef de l'Etat ougandais Paul Kagamé, qui succédera au président guinéen, Alpha Condé, arrivé à la fin de son mandat. Ce dernier, chargé du dossier des réformes institutionnelles de l'UA, a réuni une équipe de neuf personnalités africaines avec lesquelles il a esquissé son programme de travail pour mener à bien cette délicate entreprise. Parmi les questions incluses dans le programme de réformes, celle la question de l'indépendance financière d'une organisation continentale financée à hauteur de 80% par l'extérieur, la taxe Kaberuka sur les importations (0,2% par an), les réponses à la question migratoire notamment après le scandale des esclaves en Libye et les questions des conflits politiques, ainsi que le rajeunissement des cadres de l'Union.