L'épineux dossier de la réforme de l'Union africaine (UA) figure en bonne place dans l'ordre du jour du 30eme Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation continentale qui s'est ouvert hier dans l'après-midi, sur le thème : Remporter la lutte contre la corruption «une voie durable pour la transformation de l'Afrique», et auquel prend part le Premier ministre Ahmed Ouyahia en sa qualité de représentant du président Bouteflika. Les Etats membres veulent donner plus d'efficacité et de clarté à l'action de l'UA en termes d'organisation afin de la mettre au diapason des nouvelles réalités à l'échelle mondiale. Avant l'ouverture solennelle des travaux du Sommet, une session de consultations sur cette réforme institutionnelle s'est tenue, hier, à huis clos. Dans ce cadre, Ahmed Ouyahia a intervenu pour exposer la vision de l'Algérie sur cette question qui figure désormais parmi les principales priorités de l'action de l'UA et qui focalise l'attention des dirigeants africains durant le Sommet. A ce propos, Ahmed Ouyahia, cité par l'Aps, a souligné que l'Algérie «partage l'impératif d'une réforme institutionnelle et structurelle de l'UA», mettant l'accent, en outre, sur «l'importance d'une gestion consensuelle du processus de réforme, à travers notamment, une approche basée sur l'appropriation par les Etats membres et l'examen exhaustif des propositions qui y sont contenues». En rapport avec la question de la réforme institutionnelle, Ahmed Ouyahia a abordé les aspects liés au financement de l'UA en indiquant que la mécanique financière de l'Organisation «devrait tenir compte d'un minimum d'équilibre entre l'ensemble des Etats membres et de leurs capacités économiques». Outre les réformes, il sera également question lors du Sommet de l'élection du président de l'UA pour l'exercice 2018, dont le poste reviendra au chef d'Etat rwandais Paul Kagamé, succédant au guinéen Alpha Condé. L'ordre du jour du 30e sommet de l'UA comprend également l'examen de plusieurs autres questions d'importance capitale relatives notamment à la paix et à la sécurité, au développement, à la lutte contre le terrorisme. Les questions ayant trait à la paix et à la sécurité seront soulevées par les responsables africains afin de trouver les solutions idoines aux conflits qui perdurent dans plusieurs régions d'Afrique, créant une situation d'instabilité permanente. Il sera notamment question d'étudier les moyens de juguler les poches de déstabilisation engendrée par le terrorisme et le crime organisé et de trouver la meilleure réponse à donner au phénomène de la migration clandestine qui touche nombre de pays africains. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé avant-hier, à Addis-Abeba que l'Algérie «est disposée» à accueillir, en mars prochain, une conférence africaine sur le tarissement des nombreuses sources de financement du terrorisme. «Afin de porter plus loin l'action de notre continent de lutter contre le financement du terrorisme par, notamment, la prise d'otages, mon pays est disposé à accueillir, au mois de mars prochain, une conférence africaine sur le sujet», a indiqué M. Ouyahia dans son intervention à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, précisant que cette réunion aura pour objectif de «mobiliser l'ensemble de la communauté internationale à travers l'élaboration, par les Nations Unies, d'un protocole complémentaire à la Convention Internationale pour la répression du terrorisme de 1999 ou à la Convention internationale contre la prise d'otages de 1983». Dans le cadre du mandat confié au Président Bouteflika, désigné par ses pairs en 2017, comme coordonnateur de l'UA dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique, l'Algérie présente un rapport sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Ce document figure parmi les plus importantes activités inscrites dans l'ordre du jour du Sommet de l'UA. D'autres sujets notamment le développement économique, la coopération entre les Etats membres, la lutte contre la corruption seront aussi abordés par les dirigeants africains dans le cadre de la réalisation de l'agenda 2063 de l'UA.