Les ministres des Affaires étrangères des quinze Etats membres du Comité et le Secrétaire Général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Abu El Ghait se sont réunis avant-hier, au Caire dans le cadre du suivi permanent de situation à El-Qods dans le contexte de la décision américaine de reconnaître cette ville comme capitale d'Israël. A cette réunion ministérielle du Comité de l'Initiative Arabe de Paix, l'Algérie était représentée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Dans ce contexte, les débats animés par les différents ministres ont porté sur une «évaluation de la situation en Palestine, à la lumière des décisions prises par le Conseil de la Ligue arabe et de la mobilisation qui s'en est suivie, en faveur de la cause palestinienne, notamment, s'agissant de la préservation du statut d'El-Qods Echarif». A cet effet, les ministres ont réitéré leur «soutien» à la lutte du peuple palestinien pour établir son «Etat indépendant», sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, conformément à la légalité internationale et aux décisions pertinentes. Autres points évoqués, les potentiels corolaires de la décision de l'administration américaine sur le processus de paix et la stabilité de la région. Pour rappel, cette décision avait provoqué une vague de mécontentement dans le monde arabe. Rompant avec la ligne de la diplomatie internationale et des décennies de prudence américaine sur un dossier potentiellement sensible, Trump avait décidé de considérer El Qods le 6 décembre comme capitale d'Israël. La communauté internationale n'a jamais reconnu El Qods comme capitale d'Israël, ni l'annexion de sa partie orientale conquise en 1967, et considère que le statut final de la ville devra être négocié. Ainsi, cette décision a-t-elle été déjà déplorée lors de la déclaration d'Alger sanctionnant les travaux de la 14e Conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue (5+5) en Méditerranée occidentale tenue à Alger. Dans ce sens, les ministres des Affaires étrangères du Dialogue (5+5) ont considéré la démarche américaine comme une démarche qui «contrevient» aux résolutions pertinentes des Nations unies. Aussi, faut-il rappeler que le Conseil ministériel extraordinaire de la Ligue arabe, auquel avait pris part M. Messahel le 9 décembre 2017, «avait adopté une position ferme à l'égard de la décision américaine qualifiée par l'Algérie de violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de la légalité internationale et d'entrave à la relance du processus de paix». A cette occasion, les chefs de diplomatie de l'organisation panarabe avaient alors appelé Washington à annuler cette décision, affirmant que les Etats-Unis se sont «retirés comme parrains et intermédiaires du processus de paix» au Moyen-Orient. Par ailleurs, Messahel avait indiqué dans une récente déclaration, qu'il s'agit de voir les résultats du Comité chargé de réfléchir à une stratégie non seulement pour essayer de préserver le caractère international de la Ville Sainte mais également pour préserver le caractère tel que défini par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette deuxième réunion ministérielle du genre consacrée à la question d'El-Qods qui rappelons-le intervient après l'annonce de la décision américaine, a été notamment rejetée par la communauté internationale à travers la résolution adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 21 décembre 2017. Cela dit, de son côté, et à l'issue de la récente réunion du Caire, Messahel a, tout en rappelant la position de «soutien» de l'Algérie à la cause palestinienne, souligné la «nécessité d'une réaction qui soit à la mesure des défis que posent les derniers développements de la situation en Palestine sur le processus de paix dans son ensemble». A rappeler enfin que le Comité de l'Initiative Arabe de Paix a été mis en place en 2002, à la faveur du Sommet arabe tenu la même année, dans l'objectif de faire avancer le processus de paix dans la région et de fédérer le soutien à la cause palestinienne.