L'observatoire des ressources du Sahara occidental (WSRW) s'est dit «profondément choqué par le comportement répréhensible de la Commission européenne» qui négocie avec Rabat un nouvel accord commercial qui intègre les produits du Sahara occidental occupé. Un représentant de WSRW, Morten Nielson, a affirmé que la Commission européenne «fait preuve d'un mépris flagrant pour le jugement de la Cour de justice de l'UE et entrave les efforts de paix de l'ONU au Sahara occidental» en persistant à négocier avec le Maroc, un nouvel accord qui inclut les ressources des territoires sahraouis occupés. «L'Europe devrait être guidée par la primauté du droit et la rectitude morale, et non par le cynisme et l'imprudence», a ajouté Morten Nielson, cité dans un communiqué de WSRW publié cette semaine. Il a souligné à cet égard, que les informations qui rapportaient que la Commission s'était engagée à se conformer à l'arrêt de la Cour européenne et qu'elle tenait à consulter diverses parties concernées, y compris la société civile sahraouie et même son seul représentant légitime, le Front Polisario, étaient «trompeuses», car «il semblerait que la commission est en train de finaliser l'accord». «C'est une insulte au Parlement européen et à la Cour de justice de l'Union européenne(CJUE)», a souligné Nielsen, qui est également responsable dans l'organisation danoise, Afrika Kontakt, affiliée à WSRW. Il a ajouté que «dès le début des négociations avec le Maroc, l'approche de la Commission à l'égard de la décision de la CJUE est restée en deçà des normes fondamentales de l'UE en matière de négociations commerciales transparentes et responsables». Pour rappel, la Cour de justice de l'UE avait jugé le 21 décembre dernier que l'accord d'association UE-Maroc, et par conséquent l'accord en matière de produits agricoles et de pêche, n'était pas applicable au territoire du Sahara occidental, distinct du Maroc. Le droit international exige que toute exploitation des ressources du Sahara occidental, qui est un territoire occupé, doit avoir au préalable le consentement du peuple sahraoui. En octobre 1975, la Cour internationale de Justice a rejeté les revendications territoriales du Maroc sur le Sahara occidental et a reconnu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «La Commission et l'UE n'ont visiblement consulté personne, qu'il s'agisse du Front Polisario ou de la société civile sahraouie. Elles n'ont apparemment pas pris de mesures pour obtenir le consentement de la représentation du peuple du Sahara occidental, le Front Polisario», a déclaré M. Nielsen. Il a relevé que d'autres pays ont des accords commerciaux légaux avec le Maroc «qui ne s'appliquent pas, explicitement, au Sahara occidental», affirmant que l'UE, «sous la pression française, hésite à suivre cette voie». WSRW a recommandé à toutes les entreprises basées en UE à «mesurer les risques juridiques, moraux et financiers considérables" liés au commerce avec le Sahara occidental occupé et à "exiger des institutions européennes des garanties efficaces» contre de tels risques. Une délégation de la Cour africaine en visite à partir de lundi en République sahraouie Une délégation de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples entamera à partir de lundi une visite de travail en République arabe démocratique sahraouie (RASD), au cours de laquelle elle s'entretiendra avec le président sahraoui et d'autres responsables du Front Polisario, a rapporté dimanche l'agence de presse sahraouie (SPS). Au cours de sa visite, de deux jours, la délégation de la Cour africaine visitera les institutions nationales sahraouies, dont le ministère des Affaires étrangères, le Conseil national, la wilaya d'El Aaiun, ainsi que l'association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), l'Union des juristes, la Commission nationale des droits de l'homme et le complexe sanitaire, Bachir Saleh. Outre une rencontre avec les représentants de la société civile sahraouie, il sera question pour la délégation africaine d'animer une conférence au siège du ministère des Affaires étrangères, et d'effectuer une visite au Musée de la Résistance. La délégation va rencontrer également, le ministre de la Justice, les membres du Conseil constitutionnel, le président du Conseil national sahraoui, avant d'assister à un meeting à la wilaya d'El Aâyoun en vue de sensibiliser sur le rôle de la Cour africaine. En fin de son séjour, la délégation de la Cour africaine sera reçue par le président de la RASD, Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a indiqué la même source.