Incroyable mais vrai ! L'Etat construit et réalise chaque année des milliers de logements mais sans pour autant arriver à satisfaire la demande des citoyens en matière d'habitat. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond et que faut-il changer pour mettre fin à la crise de logement qui reste la première préoccupation des responsables et des citoyens ? En effet, l'Etat n'a ménagé aucun effort pour faire bénéficier chaque citoyen d'un logement comme le prévoit la Constitution : Un toit est un droit constitutionnel. Les statistiques parlent d'eux-mêmes et démontrent que l'Etat a fait d'énormes efforts dans le secteur de l'habitat. Par la voix de Abdelwahid Temmar, ministre de l'Habitat, plus de 234.000 logements ont été réceptionnés et distribués au cours des 11 premiers mois de 2017. Le ministre a indiqué à ce sujet que son département vise à respecter le plan d'action et à veiller au respect des délais de réalisation et de livraison de 1.6 million d'unités d'ici la fin du quinquennat (2015-2019). Le ministre a rappelé qu'une enveloppe financière d'environ 330 milliards de dinars a été affectée à la réalisation des 120.000 unités de logement au titre de l'année 2018. Comme on le constate, l'Etat est à féliciter pour l'importance qu'elle a donné qu'elle ne cesse de le faire pour ce secteur vital. Ainsi, malgré la mise en place de plusieurs formules de construction et de distribution de logements que ce soit dans le cadre d'AADL ou autres, la crise est toujours là. La demande est toujours plus forte que l'offre et ne cesse d'augmenter chaque année. Comment y remédier à cette situation pour pouvoir satisfaire la demande du citoyen en matière de logement ? Avant de trouver une réponse à cette question, il faut reconnaître que l'Algérie est le seul pays au monde qui distribue par centaines et par milliers les logements. Pourtant, nous n'apprenons rien à personne lorsque nous disons que le logement est un investissement mais non pas une matière consommable. Dans l'ensemble des pays du monde, l'octroi du logement social est attribué à n'importe quel moment du mois ou de l'année et à titre individuel. A ce titre, la distribution par centaines ou par millier n'existe pas dans le vocabulaire des gouvernements de ces pays. Même en Algérie, les services de l'entreprise-mère à savoir le HLM faisaient du bon travail. Ce n'est pas le cas aujourd'hui où les relations se coupent systématiquement après la remise des clefs aux citoyens. Des bâtiments flambant neufs redeviennent dès les premiers mois, des taudis en l'absence d'entretien et surtout de suivi de la part du bailleur à savoir l'OPGI. Certains locataires trouvent le moyen d'apporter des modifications dans le logement soit en ajoutant des portes ou à enlever des fenêtres ou à faire des séparations à l'intérieur des pièces sans au préalable demander et obtenir l'autorisation du bailleur. Ce n'est pas la peine de parler de la situations des escaliers et des façades extérieurs des bâtiments. «On dirait qu'ils avaient été bombardés», a ironisé un habitant. L'absence flagrant de suivi par les services de l'OPGI a permis aux clients de faire ce qu'ils veulent du patrimoine de l'office. Exemple : Sur la liste de l'OPGI, c'est la famille X qui occupe le logement. Sur le terrain, c'est la famille Y qui y habite... Le "hic" est que les noms des premiers bénéficiaires qui certainement ont vendu leurs appartements se trouvent sur les listes des nouvelles demandes de logements. Certains noms des premiers bénéficiaires se sont éclipsés des fichiers OPGI afin de leur faciliter l'octroi d'un autre logement, que ce soit dans la même commune, la même wilaya ou dans un autre département. Dans certains cas, c'est au nom de l'épouse, le frère, la fille ou l'enfant que les nouvelles demandes sont déposées pour ne pas attirer l'attention des membres de la commission de distribution. Avec une certaine complicité, ce sont toujours les mêmes familles qui avaient déjà bénéficier d'un appartement dans le cadre d'un logement social de se faire octroyer un autre logement.