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La seule solution, le dialogue productif et un débat national sur la future trajectoire de la politique socio-économique
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 02 - 2018

Personne n'a le monopole du nationalisme ; nous aimons tous l'Algérie. En ce XXIe siècle le véritable nationalisme se mesurera par la contribution des algériennes et algériens à la valeur ajoutée locale et mondiale, conciliant efficacité économique avec une très profonde justice sociale, tenant compte de la dure réalité, de la transformation et mutation du nouveau monde. Mais attention au populisme suicidaire, car toute Nation ne peut partager que ce qu'elle a préalablement produite.
En ces moments de grands bouleversements géostratégiques au niveau de nos frontières, je suis persuadé que les injonctions bureaucratiques autoritaires accroissent les tensions sociales et sont source de déstabilisation. Aussi face aux tensions budgétaires et sociales , la seule solution, sont le dialogue productif et un débat national sur la future trajectoire de la politique socio-économique existant.
1.-La balance commerciale concernant les exportations et les importations de 2012 à 2017 a évolué ainsi
En 2012 les exportations ont été de -71,7 milliards de dollars dont 70,5 constituées d'hydrocarbures ( H) ;
- en 2013 64,8 milliards de dollars dont 63,8 ( H),
-en 2014, 60,1 milliards de dollars dont 58,4 milliards de dollars ( H),
- en 2015 34,5 milliards de dollars dont 33,1(H)
-en 2016 29,3 milliards de dollars dont 27,9 milliards de dollars ( H ),
- de 32,9 milliards USD en 2017 dont 31,6 provenant des hydrocarbures( H).
Parallèlement, les exportations de biens hors hydrocarbures entre 2012- 2017 ont fluctué entre 1 et 1,5 milliard de dollars dont 1,3 pour 2017 mais concentrées sur trois catégories de biens, «les engrais minéraux ou chimiques azotés», «les ammoniacs anhydres» et «les sucres» qui représentent à eux seuls près 72 % du total.
Quant aux importations elles ont évolué ainsi :
-51,5 milliards de dollars en 2012,
-54,9 milliards de dollars en 2013,
-59,6 milliards de dollars en 2014,
-52,6 milliards de dollars en 2015,
-49,7 milliards de dollars en 2016,
-48,7 milliards de dollars en 2017,
Malgré toutes les mesures souvent bureaucratiques sans vision stratégique, certaines restrictions des importations qui ont paralysé certains secteurs et favorisé le processus inflationniste, le résultat est très mitigé . Les pronostics d'une importation de biens de 30 milliards de dollars en 2018 ( ce montant avait été avance pour 2017) est –il réaliste lorsqu'on sait que la superficie économique est représentée par 83% de petits commerce-services, que le secteur industriel représente 6,3% du PIB , 97% de ces entreprises sont des PMI-PME peu innovantes et concurrentielles et que la majeure partie des entreprises publiques et privées fonctionnent à plus de 70/75% à partir des matières premières importées ? Il faut être réaliste : en ce mois de février 2019, Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach.
2.- Quant à la sortie des revenus hors facteurs (débit) souvent oubliés pouvant facilement faire l'objet de surfacturations, constitués des services elles ont été de
-10,8 milliards de dollars en 2012,
10,7 milliards de dollars en 2013,
-11,7 milliards de dollars en 2014,
-10,9 milliards de dollars en 2015,
-10,7 milliards de dollars en 2016,
- le bilan pour 2017 n'ayant pas encore été donné.
Mais le solde net a été de 7,0 milliards de dollars en 2012, 6,9 milliards de dollars en 2013, 8,1 milliards de dollars en 2014, 7,5 milliards de dollars en 2015, de 7,3 milliards de dollars en 2016. Pour plus de précisions, la part des associées de Sonatrach en baisse montrant un faible flux d'investissement est passée de 6,34 milliards de dollars en 2012, à 5,9 milliards de dollars en 2013, 5,2 en 2014, 3,7 en 2015 et 2,9 milliards de dollars en 2016.
Ce qui nous donne le solde de la balance des paiements entre 2012 et 2017. -Pour 2012 : positif 12,05 milliards de dollars,
-2013 : positif 0,1 milliard de dollars,
-2014 : négatif(-) 5,8 milliards de dollars,
- 2015 : négatif (-) 27,5 milliards de dollars,
- 2016 : négatif(-) 26,3 milliard de dollars,
2017 négatif(-) à 23,3 milliards de dollars.
Quant aux réserves de change non compris l'or, (173 tonnes en janvier 2017, stock stable depuis 2009), elles ont évolué en fonction du cours des hydrocarbures qui a évolué ainsi ; 111 dollars le baril en 2012, 108 dollars en 2013, 100 dollars en 2014, 53 dollars en 2014, 45 dollars en 2015 et une moyenne 54 dollars en 2017. Ce qui nous donne le niveau des réserves de change :
-2012 :190,6 milliards de dollars,
-2013 :194,0 milliard de dollars,
-2014 :178,9 milliards de dollars,
- 2015 :144,1 milliards de dollars,
- 2016 : 114,1 milliards de dollars,
- 2017 97,3 milliards.
En mois d'importation, 36 mois en 2012, 35 mois en 2013, 30 mois en 2014, 27 mois en 2015, 22 mois en 2016 et environ 20 mois en 2017, donnant un répit seulement de deux à trois ans, en attendant une véritable stratégie de développement hors rente. Car selon la banque d'Algérie, je cite le rapport «le niveau des réserves de change, bien qu'en baisse demeure, cependant, appréciable. Cependant, la persistance du choc externe pourrait rapidement éroder la résilience de la position extérieure de l'Algérie, d'autant que le niveau des importations demeure élevé et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements sur le moyen terme, niveau, insoutenable des importations de biens et services milite pour une maîtrise du niveau de l'absorption domestique».
3.-Le rapport de la banque d'Algérie (février 2018) souligne que le taux de croissance a été seulement 2,2% en 2017 (contre 3,3% en 2016), couvrant à peine le taux de croissance démographique .La population algérienne a dépassé selon l'ONS 41 millions habitants en janvier 2017, la population active étant estimée à environ 11 millions et la demande additionnelle d'emploi en plus du stock de chômage actuel surestimée incluant les emplois rente non prédictifs ou à productivité très faible varie entre 300 000/350 000 demandes /an.
Or le taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité, avec un changement notable dans le profil de la structure du taux de croissance avec l'avènement de la quatrième révoltons économique reposant sur l'économie de la connaissance. Ce qui, fait extrapoler selon le au FMI un taux de chômage de 13,2 % en 2018. Car on ne crée pas de l'emploi par décret ou avec des sureffectifs dans l'administration : ce sont les entreprises publiques ou privées concurrentielles en termes de cout/qualité dans le cadre des valeurs internationales qui sont génératrices de création de valeur ajoutée.
Toujours pour la banque d'Algérie dans sa note de conjoncture en date du 12 février 2018, sur les indicateurs économiques et financiers «la masse monétaire fiduciaire circulant dans l'économie jusqu'au 31 décembre 2017 était de 4 780 milliards de dinars avec environ 2 000 milliards de dinars thésaurisés chez les privés et/ou opérateurs économiques» soit environ 42%. Pour éviter la confusion dans l‘analyse de la masse monétaire au niveau de la sphère informelle, l'on doit différencier la part normale que détiennent les ménages à usages personnels, du montant stocké à des fins spéculatifs montrant que les différentes opérations entre 2008-2017 obligation de chèques pour 50 000 dinars, puis de 500 000 dinars et récemment l'emprunt obligataires ont été inopérantes, voire un échec n'ayant pas tenu compte de la culture de la société.
4.- Face à la situation actuelle caractérisée par des tensions sociales, la solution de facilité de certains de nos bureaucrates est de vouloir impliquer directement les forces de sécurité. Le gouvernement seul responsable de la gestion, doit être attentif à la fois aux nouvelles mutations sociales avec des intermédiations crédibles, loin du partage de la rente, au taux d'inflation réel corrigé des subventions et de l'injection de l'impact des 17 milliards de dollars en 2018 du financement non conventionnel et du taux de chômage corrigé des emplois rente et de sureffectifs.
C'est que les économistes et les politiques, doivent reconnaître leurs limites ayant besoin de connaitre les mouvements historiques, anthropologique et sociologique des forces politiques, économiques et sociales, souvent influencées par des acteurs externes, donc de connaitre le fonctionnement de la société toujours en mouvement. L'objectif stratégique 2018/2025/2030 sera de dépasser le statut quo actuel , la confusion qui prévaut entre les déclarations des différents responsables , pour éviter l'épuisement progressif des réserves de change, donnant un répit de trois ans. Faire peur et donner un tableau totalement noir de la situation de l'Algérie, ce sont des méthodes de gouvernance dépassées des bureaucrates en panne d'imagination des années 1970/1980. Nous sommes en 2018 et il faut dialoguer avec de nouvelles méthodes de concertation.
Car la situation n'est pas celle des années 1990/1994 ou du chaos, qui a conduit au FMI. Elle peut être maîtrisable, sous réserve d'une planification stratégique, d'une plus grande rigueur budgétaire et d'une lutte contre le gaspillage et la corruption renvoyant à un nouveau mode de gouvernance, en fait à la moralité et à la crédibilité pour mobiliser la population. En résumé, en ces moments de grands bouleversements géostratégiques au niveau de nos frontières, je suis persuadé que les injonctions bureaucratiques autoritaires accroissent les tensions sociales et sont source de déstabilisation. Aussi Face aux tensions budgétaires et sociales, la seule solution, sont le dialogue productif et un débat national sur la future trajectoire de la politique socio-économique existant un lien dialectique entre sécurité et développement.
Dr Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités expert international


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