Une vague de froid glacial persiste sur notre football et la température semble persister jusqu'à la fin de la saison. On ne voit pas encore la traduction concrète d'une volonté d'organiser, d'ajuster ou tout simplement de réorganiser le football. Gageons que Zetchi, en bon communicant, saura aborder les questions qui fâchent et d'engager un programme de rafraîchissement qui puisse nettoyer, au sens légal du terme, ce terrain qui pollue la vie de notre football. Nos stades sortent de leur cadre initial pour être des espaces de règlements de compte. Une palme d'or pour les supporters de Chlef et d'Aïn M'lila, qui n'ont pas été piqués par ce phénomène de la violence et qui placent leur dirigeants au centre d'une honte, après ce qui s'est malheureusement passé sur leur terrain. «L'arbitrage d'un niveau moyen, dit-on, n'est certes pas à condamner, mais la FAF via sa commission de désignation endosse l'entière responsabilité», a signalé un supporter sur une chaîne de Radio. Au 5-Juillet, ce qui s'est passé relève aussi de l'anti professionnalisme. Le gardien Zamamouche a jeté un pavé dans la marre. Qui pouvait deviner que des choses extra sportives se produisaient dans les vestiaires du stade du 5-Juillet ? Que s'est-il réellement passé ? S'agirait-il d'une violence verbale, physique ? Ce qui appartient à une autre source de clivage, selon qu'elle est exclue, tolérée dans certaines limites ou assumée. Dans les gradins les supporters sont comme les dirigeants qui attendent de leur équipe un jeu de qualité ou de la combativité, et ils s'estiment en droit de signifier leur mécontentement si leurs souhaits ne sont pas comblés. Mais il y a manière et manière de le faire savoir. Sur le terrain, un dirigeant ou un entraîneur ne peut pas se donner en spectacle, c'est ce qui se passe, malheureusement sur nos terrains, l'on n'arrive pas à distinguer le dirigeant du manager, le dirigeant de l'entraîneur, le dirigeant du supporter ou encore du commissaire du match. Le mal persiste et déploie le tapis pour la violence. Oui, l'arbitrage n'est jamais sur la balance, il est souvent à l'origine de situations explosives. Mais que cela se passe dans les vestiaires, cela signifierait que ces espaces sont des passoires où tout le monde peut y avoir accès. Décidément, la gestion de notre football se complique, d'autant plus que ces vestiaires deviennent de véritables espaces où la communication perd le charme de son sens et de sa concurrence. Voilà que ce week-end, un homme a annoncé qu'il quittera l'Algérie, pour aller tenter sa chance ailleurs, Zemamouche parle d'un dérapage de langage lors du match MCA-USMA. «Je ne vais plus jouer en Algérie, c'est ma dernière saison en Algérie». Il a émis le vœu d'aller exposer son talent ailleurs dans un club étranger. Mais de quoi parle Mohammed Lamine Zemamouche ? La flamme de la contestation a poursuivi son chemin et atteint ce même week-end le MCO. C'est son entraîneur qui a enclenché le débat devant les médias «faudrait-il m'expliquer les raisons qui poussent ces mêmes arbitres à ne jamais siffler un penalty en faveur de mon équipe alors que des fautes graves et tellement claires sont commises contre mes attaquants en pleine surface au moment où des penalties imaginaires sont offerts à nos adversaires ! Ce n'est pas normal ! C'est désormais clair, nous dérangeons ! Or, quand une équipe travaille dur pour proposer du beau spectacle, la logique voudrait qu'elle soit protégée et non pas cassée et brisée dans son élan», s'offusque l'entraîneur du Mouloudia d'Oran. Une réaction, si celle-ci est accompagnée de témoignage, alors elle s'inscrirait dans le registre de la dénonciation. L'arbitrage, de quoi souffre-t-il ? «Le match face au MCA, dira-t-il, aura lieu le 13 mars prochain, on nous oblige à rester au chômage technique pendant une vingtaine de jours... Mais que ceux qui veulent nous voir abandonner se rassurent : nous travaillerons encore plus dur, nous répondrons présents le jour J et nous marcherons sur nos adversaires !» Ce n'est pas encore fini. Le chantier de la déformation de notre football se poursuit tranquillement. Qui peut siffler la fin de ce triste spectacle qui enfonce ce sport ?