Dans un entretien accordé, hier matin, à la chaîne 3 de la radio algérienne, dont il était l'invité de la rédaction, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, a rappelé qu'il milite pour une pharmacie qui soigne, pas une pharmacie qui marchande. Bien qu'il y ait un aspect indéniablement commercial par la vente du médicament, il est fondamental d'aller vers des réformes qui mettent le malade au centre des préoccupations de la pharmacie, explique-t-il. Il rappelle qu'un travail a été fait en collaboration avec les autorités, pour intégrer au projet de loi sur la santé des articles qui donnent à la pharmacie et au pharmacien des services liés à la santé qui permettront au pharmacien de jouer un rôle dans l'éducation thérapeutique du patient. C'est une tendance mondiale, fait-il remarquer, qui a commencé en Amérique du Nord, puis elle s'est élargie à l'Europe, et maintenant, sur orientation et recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (Oms), à la plupart des pays de notre région. Pour Lotfi Benbahmed, le rôle du pharmacien n'est plus seulement centré sur le produit, et son implication dans la prise en charge des malades va engendrer à la fois, ce qui engendre à la fois une meilleure prise en charge de ces derniers, et des économies d'échelle pour les dépenses de santé, notamment, pour les caisses de sécurité sociale. Le malade a accès au médecin traitant tous les trois mois, alors que le pharmacien est disponible et peut être consulté sans rendez-vous souligne-t-il. Il justifie l'élargissement des missions des pharmacies d'officine par des problématiques d'observance des malades qui ne finissent pas leur traitement, d'autres qui le prennent mal et des personnes âgées polymédiqués qui ont 3 à 4 pathologies et qui nécessitent une prise en charge thérapeutique par le pharmacien, comme cela se fait à travers le monde, rappelle-t-il. Le pharmacien, dans le monde, sera de moins en moins rémunéré par une marge (celle du médicament). Il sera rémunéré, en grande partie, sur son acte pharmaceutique, à travers la prise en charge du malade, affirme Lotfi Benbahmed, qui confirme avoir travaillé avec la sécurité sociale sur une éventuelle rémunération de ces actes thérapeutiques. A propos des médicaments périmés, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, estime que le problème est réglé par l'agrément d'établissements hospitaliers chargés de l'incinération. Le problème se pose pour les ménages, fait-il remarquer. Cela peut se faire, ajoute-t-il, par la création de sociétés agrées chargées de récupérer les périmés des ménages à travers des officines. Mais au préalable, il faut avoir une structure qui les récupère des pharmacies, car actuellement, il n'y a aucune structure. Les médicaments qui périment ont un coût important pour le pays, conclut le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens.