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L'Algérie doit tenir compte des mutations technologiques des filières internationalisées
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 03 - 2018

Grâce à l'exportation du phosphate, du fer et du ciment, l'Algérie fera -t- elle face à la baisse du prix du pétrole comme le stipulent certains responsables politiques et experts ? Or, tant pour le phosphate que pour le fer (brut ou semi-brut) et le ciment , la commercialisation dépend tant des contraintes de l'environnement international, du management stratégique, de la teneur de ces minerais qui détermine le coût d'exploitation, de la croissance de l'économie mondiale dont sa future structure avec la quatrième révolution industrielle qui se met progressivement en place 2018/2030 et surtout que quelques firmes multinationales contrôlent les circuits de distribution.
La première opération d'exportation en Algérie concerne 16 600 tonnes de ciment gris en vrac de la cimenterie Lafarge d'Oggaz, d'une valeur de 600 000 dollars, restant après retrait des coûts environ 360 000 dollars montant insignifiant, soit environ 36 dollars la tonne. Au niveau de la Méditerranée existe une surproduction. L'Algérie pourrait –elle exporter lorsqu'on sait que d'importantes unités de production sont mis en place ou en voie de l'être concernant toute l'Afrique ? Je ne citerai que le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée –Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger ,le Nigeria, la Sierra Léone, le Togo, le Sénégal et au niveau du Maghreb, la Mauritanie investissant également dans la production du ciment, le Maroc ( ce dernier investissant directement dans ce créneau en Afrique) la Tunisie sont actuellement en excédent. Suite à mes précédentes contributions, ci-joint une analyse, aidée par des experts, qui j'espère sera utile au gouvernement afin d'éviter les erreurs du passé qui se sont chiffrées en pertes évaluées à des milliards de dollars.
1.-Pour le phosphate, c'est un élément clé entrant dans la composition des engrais qui sont d'une importance cruciale pour la sécurité alimentaire mondiale. Pour les réserves en phosphate, par ordre nous avons le Maroc 50 000 mt, la Chine 3700- l'Algérie 2 200, la Syrie 1 800- l'Afrique du Sud 1 500- la Russie 1 300- la Jordanie 1 300 – l'Egypte 1 250- l'Australie 1 030- les USA 1 100 et l'Arabie Saoudite 950. Pour la production, nous avons pour 2015 223 millions de tonnes (mt) dont la Chine 100 mt, le Maroc 30 mt, les USA 27,6 mt, l'Egypte 5,5 mt, Tunisie 4 mt, Arabie Saoudite 3,3 mt, Israël 3,3 mt, Australie 2,6 mt, Vietnam 2,6 mt, Jordanie 2,5 mt et Algérie 2,6 mt Le prix du phosphate brut a été divisé par trois depuis son pic de l'année 2008 ; ayant chuté de -43,2% depuis l'année 2011.
Le prix mondial du phosphate brut est resté stabilisé autour de 115 dollars US la tonne métrique, en moyenne mensuelle en 2015. Selon les prévisions de la Banque mondiale, la tendance générale et à moyen terme des prix des produits phosphatés reste orientée à la baisse, le phosphate brut se négocierait en 2020 au tour de 80-85 dollars US la tonne métrique, celui du DAP autour de 377,5 dollars US la tonne métrique et le TSP à près de 300 dollars US la tonne métrique Dans une nouvelle analyse, l'agence de notation mondiale estime que les prix des roches de phosphate resteront en moyenne à 100 dollars la tonne (sans frais à bord), en 2017 et 2018 et les prix de la tonne de roche de phosphate (sans frais à bord) atteindront 105 dollars en 2019 et 110 dollars sur le long terme.
Ainsi si l'on exporte trois millions de tonnes de phosphate brut annuellement à un cours moyen de 100 dollars entre 2018/2020, nous aurons un chiffre d'affaire de 300 millions de dollars et trente missions de tonnes 3 milliards de dollars. Comme dans cette filière les charges sont très élevées (amortissement et charges salariales notamment) minimum de 40%, le profit net serait pour trente missions de tonnes environ 1,8 milliard de dollar.
En cas d'association avec un partenaire étranger selon la règle des 49/51%, le profit net restant à l'Algérie serait légèrement supérieur à 900 millions de dollars. On est loin des profits dans le domaine des hydrocarbures. Pour accroitre le profit net, il faut donc se lancer dans des unités de transformation hautement capitalistiques avec des investissements lourds et à rentabilité à moyen terme avec une exportation de produits nobles. Ainsi, sur un marché aussi concurrentiel que l'UE, l'engrais /urée était vendue à plus de 350 euros la tonne en 2014 et a été coté en moyenne annuelle en 2017 à 270 euros la tonne et le 13 mars 2018 à 260 dollars la tonne.
Le prix de l'ammoniac sur le marché mondial est très volatil a fluctué entre 338 dollars (aout 2017) la tonne et 404 dollars cotation du début de février 2018. Mais pour une grande quantité exportable cela nécessite des investissements très lourds et à rentabilité à moyen terme pas avant 2020/2022 si le projet est en fonctionnement en 2018. Et pour une importante quantité exportable, cela passe par un partenariat du fait du contrôle de cette filière par quelques firmes au niveau mondial.
Par ailleurs, pour l'Algérie il faudra résoudre le problème du prix de cession du gaz qui ne saurait être aligné sur celui du marché et éviter les nombreux litiges. Dans ce cadre, je préconise à la suite de nombreux experts que la pétrochimie soit rattachée au Ministère de l'Energie/Sonatrach pour plus de cohérence et d'efficacité, quitte à créer un secrétariat d'Etat des industries pétrochimiques.
2.-Pour le fer, les réserves mondiales de fer évaluées selon les organismes internationaux à 85 000 millions de tonnes. L'Australie arrive en tête avec 24 000 mt, suivi de la Russie 14 000 mt, du Brésil 12 000 mt, de la Chine 7 200 mt, de l'Inde 5 200 mt, Etats-Unis 3 500 mt, du Venezuela 2 400 mt, de l'Ukraine 2 300 mt, du Canada 2 300 mt et de la Suède 2 200 mt, l'Algérie n'étant pas citée dans les statistiques internationales mais selon les données algériennes ( (gisement exploitables) entre 1 500 et 2 000 mt.
Pour la production de fer, la production mondiale de fer s'élève 3,32 milliards de tonnes, de très loin la Chine comme premier producteur suivie par l'Australie et le Brésil. On estime qu'il reste environ 75/80 ans de réserves mondiales de minerai de fer (au rythme d'exploitation actuel). La Chine est le leader du marché du minerai de fer, avec 1,38 milliard de tonnes de minerai extraites, loin derrière, l'Australie (824 mt, le Brésil,(428 mt), l'Inde (129 mt), et la Russie (112 mt) Le prix du fer est fluctuant.
Il a été coté le 27 juillet 2016 à 56 dollars la tonne métrique. Si l'on s'en tient aux statistiques internationales, le prix de la tonne, tout dépendant surtout de la relance de l'économie chinoise, les aciéries chinoises absorbant 70 % de la demande mondiale du minerai de fer, était de : 84,49 euros la tonne métrique en janvier 2009, 116,84 en en janvier 2012, 83,77 en en janvier 2013, 96,27 en en janvier 2014, 63,51 en janvier 2015, 48,23 en janvier 2016 , 76,06 en aout 2017 et 77,46 dollars février 2018.
A un cours de 70 dollars la tonne le fer brut, pour une exportation brute de 3 millions de tonnes /an, nous aurons un chiffre d'affaire de 210 millions de dollars et pour 30 millions de tonnes 2,1 milliard de dollars auquel il faudra retirer 40% de charges ( le cout d'exploitions est très élevé) restant 1,26 milliard de dollars . Ce montant est à se partager selon la règle des 49/51%, avec le partenaire étranger restant à l'Algérie en cas de 30 millions de tonnes environ 700 millions de dollars.
L'Algérie mise sur le fer de Gara Djebilet. Rappelons que la découverte du gisement de Gara Djebilet date depuis les années 1950 avec les études du Bureau de recherche minière en Algérie en 1953, le Bureau d'investissement en Afrique en 1959, le Service d'études et recherches minières en 1961 jusqu'aux premières tentatives de développement à titre expérimental du site avec l'entrée en scène de la Sonarem après la nationalisation des mines, dont l'effort d'expérimentation a été stoppé net en 1975 suite à la guerre au Sahara occidental.
Les avis d'appel internationaux à manifestation d'intérêt lancés par Sonatrach, détenteur depuis 2009 du titre minier (adjudication, exploration) n'ont pas connu le succès escompté. Resté au stade de la «préfaisabilité», le dernier «projet intégré de Gara Djebilet», mis sur pied en 2005 prévoyait aussi bien l'exploitation proprement dite jusqu'à la production du fer. Ce projet intégrait l'extraction du minerai de fer avec option pour son enrichissement sur place, son transport par voie ferroviaire (projet de chemin de fer reliant Tindouf à Béchar) vers le nord du pays, une usine sidérurgique proche d'un port en cas d'exportation d'une partie du produit et la construction d'une cité minière près du site appelé à accueillir une importante main-d'œuvre.
Quant aux réserves, nous avons des données contradictoires, données qui fluctuent entre un et demi (1,5) et trois (3) milliards de tonnes. Cela nécessitera de grands investissements, le montant global selon certaines études de 2015 fluctuerait entre 10/15 milliards de dollars, concernant l'exploitation, les investissements dans les centrales électriques, des réseaux de transport, une utilisation rationnelle de l'eau, des réseaux de distribution qui fait défaut du fait l'éloignement des sources d'approvisionnement, tout en d'évitant la détérioration de l'environnement, unités très polluantes et surtout une formation pointue.
Et là on revient à la ressource humaine, pilier de tout processus de développement. Donc seule la transformation en produits nobles peut procurer une valeur ajoutée plus importante à l'exportation. Ainsi, le cours de l'acier, existant plusieurs catégories d'acier spéciaux dont les prix diffèrent , est très fluctuant s' est établi à 620 dollars la tonne le 22/07/2016, à 580 dollars la tonne le 19/07/2016, début février 2018 631 dollars la tonne pour l'acier, 2551 dollars pour l'inox, 2210 dollars pour l'aluminium et 7066 dollars pour le cuivre. et 3448 dollars pour le zinc.
Du fait de la structure oligopolistique de la filière mines, au niveau mondial, la seule solution est un partenariat gagnant/ gagnant avec les firmes de renom qui contrôlent les segments du marché international qui n'accepteront pas la règle restrictive des 49/51% avec les lourdeurs bureaucratiques, la souplesse et les décisions au temps réel régissant le commerce international.
3.- Pour le ciment, au niveau mondial, le marché représentait en 2015 3,4 milliards de tonnes produites par an. Selon les statiques internationales de février 2018, chaque seconde dans le monde, sont coulés 146 000 kilos de ciment (compteur), soit 4,6 milliards de tonnes par an. Entre 2014 et 2016, la Chine a produit respectivement 2480 millions de tonnes en 2014 et 2410 en 2016, l'Inde stable durant cette période environ 300 millions de tonnes, les USA 84 à 89, ma Turquie 75 à 72, le Brésil 60 à 68, la Russie 56 à 65, l'Iran 53 à 65, l'Indonésie stable 63 millions de tonnes, la Corée du Sud 55 à 60, le Vietnam 70 à 55 et l'Arabie Saoudite de 61 à 54.
Du fait de nouvelles méthodes de construction, les pays développés consomment de moins en moins de ciment, la grande part étant accaparée par les pays émergents qui consomment aujourd'hui 90 % de la production de ciment, contre 65 % au début des années 1990. Le prix de la tonne de ciment en vrac au niveau international fluctue ces dernières années entre 45 et 65 dollars la tonne. Tenant compte du coût usine plus transport quelle quantité et à quel prix l'Algérie pour couvrir les frais en plus de la marge bénéficiaire ? Si l'on prend plusieurs constructions en Afrique, le coût d'une cimenterie entre un et trois millions de tonnes varie entre 200 et 500 millions de dollars.
En exportant 10 millions de tonnes, et étant optimiste avec un cours de 60 dollars la tonne sortie usine (selon la revue usine nouvelle en 2016 par exemple pour la France, le prix d'achat d'une tonne de clinker importée s'élève à environ 40 euros et le coût de la tonne fabriquée en France à 25 euros), le chiffre d'affaire ne dépassera pas 500/600 millions devant soustraire 60% de coûts fixes (amortissement de l'investissement) et variables y compris le transport restant à se partager avec le partenaire étranger entre 200 et 300 millions de dollars et restant pour le trésor algérien avec la règle des 49/51% entre 100 et 150 millions de dollars.
Même à un prix de 100 dollars la tonne sortie usine, arrivant sur le marché africain à 150 dollars la tonne métrique, le gain comparé aux hydrocarbures est relativement et presque une impossibilité de faire face à la concurrence locale comme pour les unités de phosphate, de sidérurgie les complexes de ciment sont polluants et énergivores, le ciment accaparant les deux tiers du coût de production, posant la problématique des subventions de gaz à ces unités en Algérie.
Cela implique de nouvelles techniques pour réduire la consommation électrique. selon les experts consultés, cette industrie énergivore devra adapter les combustibles choisis en favorisant l'utilisation de déchets et combustibles secondaires, étant une des solutions pour diminuer les coûts et pouvoir supporter une pression sur les prix. Par ailleurs le ciment étant difficile à transporter, les sites de production se situent généralement près des lieux de consommation.
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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