Au sein de la famille, au bureau, dans un établissement scolaire, en société, être écouté, c'est être compris, c'est-à-dire avoir réussi à faire passer son message. Cela veut dire qu'on a écouté l'autre ou les autres et que la communication est en bonne voie. Il n'y a rien de plus désagréable que de prêcher dans le désert et de ne pouvoir faire passer des idées importantes qui auraient influé sur le cours d'une discussion. Ne pas s'écouter, c'est la porte ouverte à l'anarchie, à l'incompréhension, à la mésentente, source de conflits capables d'engendrer des situations inextricables dans tous les milieux possibles : scolaire, familial, professionnel, social. Il faut écouter pour être écouté On attend la réciproque de celui qu'on a écouté lorsqu'il a parlé. Pour mettre en évidence la nécessité d'une écoute attentive, imaginons une situation idéale qui permette de parler concrètement. La classe à n'importe quel niveau de l'enseignement est plus adaptée pour concrétiser ce genre de situation : le maître ou le professeur parle pendant que les élèves écoutent ou inversement. C'est le bavardage qui prédomine et l'enseignement est stérile. L'enseignant soucieux de bien faire et conscient de ses responsabilités doit s'imposer raisonnablement un temps d'écoute pour laisser parler les élèves. Lorsqu'on veut bien faire il faut de la part de l'enseignant beaucoup de volonté de bien faire, de ténacité, d'empathie, de travail pédagogique afin que la classe soit active et vivante. Pour dominer sa classe l'enseignant doit avoir comme atouts importants de savoir bien parler, d'avoir un comportement motivant, de posséder la langue et la matière qu'il enseigne. Pour se faire écouter, il doit susciter des questions qui incitent à des réactions immédiates, et savoir répondre à chacun de manière à le convaincre moyennant une stratégie d'apprentissage. Pour faire son cours efficacement, l'enseignant tient à une écoute attentive pour persévérer dans son œuvre de longue haleine qui consiste à transmettre des connaissances et à s'assurer que ses élèves assimilent bien et ne demandent qu'à apprendre. Apprendre à écouter les autres C'est un art qui s'acquiert au fil du temps moyennant beaucoup de volonté, de compréhension, de respect réciproque, de tolérance et ce, dans tous les milieux. En milieu professionnel, chacun a le devoir d'écouter l'autre pour éviter les disputes, les conflits, les ruptures qui conduisent parfois aux affrontements stériles qui n'aident nullement à trouver des solutions mais plutôt à aggraver les conflits. Le milieu professionnel doit être organisé comme le milieu scolaire. Les rapports sont, en principe, fondés sur le respect, l'écoute attentive de l'autre. Autrement dit l'écoute doit être réciproque si on veut que les rapports soient des plus excellents. Le chef doit apprendre à écouter ses subordonnés s'il veut être écouté ; il doit faire l'effort de comprendre s'il veut créer un bon climat de travail, ceci entre dans sa compétence. Avec des responsables compréhensifs et pleins de volonté ça marche à merveille, mais avec d'autres c'est tout le contraire : il y'a des incompatibilités d'humeur .Et lorsqu'on ne s'écoute pas c'est grave. On en subit gravement les conséquences pour peu qu'un haut responsable refuse d'écouter. Une fois un directeur d'entreprise a failli se faire couper la tête par un gardien de cette entreprise. Ce dernier s'était muni d'une pelle pour agresser son directeur, il alla droit au devant de lui et lui donna un coup de pelle au cou et si fort qu'il avait failli le guillotiner. Il a fallu des mois pour que directeur se remette de cette agression et on peut deviner le sort du gardien qui a tenté d'assassiner son chef. Cette histoire réellement devrait nous inciter à réfléchir. Qu'est ce qui a poussé le gardien à prendre une pelle pour frapper son directeur ? Une remarque désobligeante, une dispute qui tourne au drame, une retenue sur le salaire et la liste des causes possibles est longue, mais cette histoire ne devrait pas avoir lieu si le directeur était plus fin. Si les deux partenaires s'étaient donné la peine de s'écouter, on n'en serait pas arrivé à ce drame. Le directeur est quelqu'un qui a fait les grandes écoles, le gardien est un illettré. L'histoire est partie d'une bagatelle qui aurait pu se régler à l'amiable. L'autre histoire a comme protagonistes un directeur et un ouvrier. L'ouvrier a roué de coups son directeur et il a quitté l'entreprise, ce sont là les propos qu'il a tenu devant un cordonnier qui lui demandait s'il travaillait. Il faut considérer l'administration ou une entreprise quelconque comme une famille. Si celle-ci est organisée avec des éléments qui se respectent, tout marche à merveille. Le père et la mère joue chacun son rôle dans le respect mutuel, au sein d'une famille, les enfants donnent pleine satisfaction sur le plan scolaire et ne manquent jamais à leurs devoirs vis-à-vis de leurs parents, devoir d'obéissance, devoirs de respect qu'ils considèrent comme sacrés. Cela laisse supposer que les parents ont inculqué à leurs enfants, par une bonne éducation, les meilleurs principes de moralité. Toute vie collective équilibrée est fondée sur l'écoute Il n'y a rien de plus facile que de s'organiser dans le respect mutuel pour vivre dans les meilleures conditions possibles. On doit apprendre à écouter l'autre ou les autres pour être écouté. Si la réciprocité est reconnue comme quelque chose de naturel, on peut construire sur du solide une entreprise, un foyer, une société. Pour le reste il faut être honnête, authentique, oser dire la vérité quand cela est nécessaire, ne pas répéter, ne trop parler ni trop rabâcher. On a horreur du bavardage. Et la communication est plus facile lorsqu'il y a une écoute réciproque entre personnes ayant les mêmes affinités et le même attachement aux valeurs universelles de respect, de sincérité, de compassion et de générosité. On peut penser aux situations inverses devenues normales parce qu'elles sont courantes. Il est plus fréquent de trouver maintenant des personnes non communicantes parce qu'elles font la sourde oreille lorsque les unes s'adressent aux autres pour demander un quelconque service. Ils n'ont pas le sens de l'écoute, et sans doute ne l'ont-ils jamais eu. Avec ces gens les rapports avec le monde extérieur sont toujours froids et distants. Il n'y a point d'amitié avec eux sinon pour tromper. Ils trouvent leur bonheur dans la malveillance, la solitude, le silence. Pour détendre la situation entre ceux qui veulent communiquer, il faut de la courtoisie et une volonté d'écouter et de se faire entendre pour toutes les parties. Ceux qui monopolisent la parole en réalité, ils parlent seuls, personne ne les écoutent. Ce qu'ils font c'est du bavardage, sans savoir s'ils sont dans la bonne direction. C'est le cas du maître d'école ou du professeur qui viennent de découvrir le milieu scolaire et sans avoir au préalable une idée des besoins et du niveau de leurs apprenants, ils débitent leurs cours en des monologues interminables et inintéressants. Ne connaissant pas les désirs de leurs publics, ils monopolisent la parole pendant que leurs élèves bavardent. Et le bavardage est légitime car on n'écoute quelqu'un qui en totale déconnection par rapport au programme et aux normes d'apprentissage. Ecouter, être écouté, parler, lire, écrire sont des principes inviolables qui entrent dans tout apprentissage, particulièrement l'apprentissage d'une langue. Ne pas respecter cet ordre, c'est aller à contre courant des règles universellement admises.