Peu avant huit heures hier, un avion de transport des troupes, de Type Illiouchine, qui venait de décoller de la base militaire de Boufarik, s'est écrasé, faisant 257 morts dont dix membres de l'équipage. Selon des témoins occulaires habitants le quartier «Kritli Mokhtar», relevant de la commune de Beni Méred, le bilan de ce véritable drame aurait pu être plus lourd, si le pilote qui avait constaté que le réacteur du côté droit de l'avion était en feu a changé de cap évitant de s'écraser sur des habitations. L'avion devait rejoindre Tindouf après une escale à Béchar. Dès que l'avion s'est écrasé sur le champ d'une exploitation agricole, les habitants de la région se sont dirigés immédiatement vers le lieu du crash où l'avion était encore en flamme, afin de tenter de sauver ce qu'il y a à sauver. Mais la forte chaleur ne leur permettait pas de s'approcher du lieu de la catastrophe. «Une épaisse fumée noire se dégageait de l'appareil alors que des lambeaux de corps étaient éparpillés sur un rayon de plusieurs mètres», nous dira un habitant de ce quartier. Un autre habitant affirme avoir vu des corps calcinés avant l'arrivée sur les lieux de la Protection civile et des services de l'armée. Il y a lieu de souligner que de nombreux automobilistes empruntant l'autoroute est-ouest entre Boufarik et Beni-Mered, surpris par l'avion en flamme, se sont arrêtés et certains ont même filmé la fumée s'élevant haut dans le ciel. Des témoins affirment avoir aperçu des passagers en feu sortir de l'avion et courir dans tous les sens avant de tomber sur le sol. Une fois l'arrivée des responsables de l'ANP, il était impossible de s'approcher, car un important dispositif de sécurité a été mis en place dans le cadre d'un plan Orssec qui délimite le territoire pour les enquêteurs juste après le crash empêchant toute personne de s'approcher, y compris pour les journalistes. Après l'arrivée de M. Mustapha Hebiri, directeur général de la Protection civile, plusieurs ambulances venant des différentes wilayas du pays ont été dirigées sur le lieu du crash, sans compter des camions anti-incendies. Loin du lieu de l'incident, des familles étaient reçues au siège du commandement de la base de Boufarik, par les autorités. La consternation se lisaient sur les visages et chacun priaient le Tout-Puissant d'accueillir les morts dans son Vaste Paradis. Alors que les enquêteurs avançaient dans leur travail par l'identification des victimes, les ambulances avaient commencé à transférer les corps des victimes vers la morgue de l'hôpital central de l'Armée à Ain Naâdja pour y être identifiées. Le Général de corps d'armée et vice-ministre de la défense, le chef d'état-major Gaïd Salah qui a écourté sa visite d'inspection au niveau de la 2e RM, accompagné des ministres de la Santé et de la Population et de l'Intérieur et des Collectivité locales et du wali de Blida, se sont rendus sur les lieux du drame pour s'enquérir de la situation et de la mise en place de la commission d'enquête. Les crashs d'avions enregistrés L'accident d'avion d'hier est le deuxième enregistré au niveau de la base de Boufarik. Le premier a eu lieu, alors que le pilote du C130 était accompagné d'un élève pilote et effectuait un passage non loin de la base de Boufarik. Il y a lieu de souligner que le plus grave accident de ces dernières années, a eu lieu en février 2014, ou 77 personnes - militaires et membres de leur famille avaient péri dans l'accident d'un Hercules C-130, appareil de transport de l'armée algérienne, qui s'était écrasé alors qu'il survolait le mont Fortas, près d'Oum El-Bouaghi (500 km à l'Est d'Alger). Une personne avait survécu. Le ministère de la Défense avait attribué l'accident aux mauvaises conditions météorologiques. Plus récemment en 2016, 12 militaires algériens ont été tués dans l'accident de leur hélicoptère qui s'était écrasé dans le Sud du pays en raison d'une panne technique. Cinq militaires et un représentant de la Banque d'Algérie avaient été tués dans la chute d'un appareil Casa- C-295 de l'armée de l'air algérienne, dans le Sud-Est de la France, un accident attribué à une accumulation de givre.