"Le drame" L?équipage de l?Hercule C130 qui s?est écrasé, hier, a tout fait pour éviter le centre ville, de Boufarik, notamment la cité les Oranges. Les habitants de la cité militaire Les Oranges, située au centre-ville de Boufarik, sont catégoriques : l?équipage de l?Hercule C130 qui s?est écrasé, hier, a tout fait pour éviter les Oranges. À ce moment de la journée, une forte activité commerciale y régnait, ajoutée à cela la forte concentration des habitations, anciennes et nouvelles. Au niveau de cette cité où habitent plusieurs militaires en exercice à la Base aérienne de Boufarik (BAB), les femmes interrogées sont unanimes et confirment cette information. Du haut de leurs balcons, elles et leur progéniture ont pu apercevoir l?appareil en difficulté quelques secondes avant sa chute. Le C130 se dirigeait tout droit vers cette cité de plusieurs dizaines de bâtiments. «Nous avons cru qu?il allait s?écraser sur nous», nous diront des femmes de pilotes et de mécaniciens de la BAB accablées et l?air abattu après cette terrible catastrophe. L?appareil, nous disent-elles, volait, à ce moment-là, à très basse altitude. Son approche pour un atterrissage forcé était «difficile». Ces femmes, qui ont pris l?habitude du bruit assourdissant des réacteurs et des moteurs des Hercule, Fokker , Iliouchine 76 et même des MIG, ces appareils de transport militaire et de chasse, affirment qu?elles ont frôlé «une terrible catastrophe». Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd n?eût été le courage de l?équipage de l?appareil qui possède «une très grande expérience». «Nous avons vu l?appareil qui battait de l?aile, tanguant tantôt vers la droite tantôt vers la gauche. Le C130 n?était plus contrôlable. Nous avons, par la suite, entendu un énorme bruit qui venait de l?appareil puis nous avons vu de la fumée qui se dégageait de l?un des moteurs», racontent-elles. Sitôt le crash constaté, les habitants de cette cité couraient dans tous les sens. «Qui était à bord de cet appareil ?» était la question qui taraudait l?esprit de ces femmes et de leurs enfants collés à leurs balcons en attente de la moindre information. D?autres ont pris leur voiture et se sont dirigées vers la base de Boufarik. La nouvelle tombée, c?est la consternation totale. Un membre de l?équipage décédé y habitait. Ses amis, des pilotes et des mécaniciens, les larmes aux yeux, sont sous le choc. Les familles habitant Alger et les villes limitrophes arrivent. «Le téléphone n?arrête pas de sonner depuis qu?ils ont annoncé la nouvelle à la radio», nous dira la femme d?un militaire. «Ma belle-mère s?est déplacée en catastrophe depuis Alger en apprenant la terrible nouvelle. Elle n?a pu reprendre son souffle qu?après avoir serré dans ses bras son fils chéri», ajoute-t-elle. Ayant acquis une très grande expérience dans le pilotage, le commandant de bord de cet avion, un lieutenant-colonel, était, de l?avis de ses amis, «un professionnel». Les autres membres de l?équipage décédés ont, eux aussi, acquis une large expérience. «C?étaient tous des professionnels avec des milliers d?heures de vol à leur actif», lâchera un officier de la BAB. Il connaissait «assez bien» les cinq membres de l?Hercule. L?enquête diligentée déterminera à coup sûr les véritables raisons du crash. Une panne subite des deux moteurs n?est pas à écarter, estime un ancien mécanicien de l?armée aujourd?hui à la retraite.