Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a appelé la Ligue arabe à réviser sa méthode de travail, par une réforme fondamentale qui inclut les mécanismes de son action, ainsi que le fonctionnement de sa méthodologie de traiter les dossiers qui concernent la région arabe. La déclaration du chef de la diplomatie algérienne intervient la veille de la tenue de la 29ème session du Sommet de la Ligue arabe au Dammam, en Arabie Saoudite. Le ministre a expliqué, dans une interview accordée au média saoudien «Riyad», la nécessité pour cette organisation arabe de doubler d'efforts dans un contexte marqué par des troubles, sans précédent, au Moyen Orient, au Maghreb, surtout à cause de l'aggravation de la situation en Syrie par les frappes des Etats-Unis et la France qui accuse le président syrien, Bashar Al-Assad d'utiliser les armes chimiques. Non loin de tous ces dossiers, la Palestine demeure toujours présente, malheureusement la situation ne s'améliore pas de ce côté de la région arabe, rien que le 30 mars dernier, pas moins 30 palestiniens ont été tués par l'armée israélienne durant la marche du retour, qui commémore le 70ème anniversaire de la Nakba. Des dossiers aussi graves l'un que l'autre, autour desquels la Ligue arabe se réunit, à chaque fois, sans arriver à un consensus final. Les chefs des Etats arabes ont pris l'habitude de se concerter sur les discours, mais sur le terrain, cela s'aggrave pour les pays arabes en conflit. Le ministre des Affaires étrangères a, certes, mis en exergue dans sa déclaration les efforts consentis par les chefs des Etats arabes lors de ces sommets, mais par son appel à cette institution à revoir sa méthode de travail, Messahel a révélé l'urgence d'arriver à un consensus final pour stopper le génocide dans ces pays en conflits. En effet, la politique de l'Algérie envers les conflits a toujours été contre l'intervention militaire mais pour le dialogue à la paix et la sécurité. Abdelkader Messahel a, par ailleurs, souligné que «cette session du Sommet de la Ligue arabe se tient dans des circonstances très sensibles. Notre nation arabe n'a pas connu de défis aussi dangereux qu'aujourd'hui». En outre, le ministre a regretté «l'accentuation des crises, dernièrement, que connait notre nation, qui ne cessent de s'aggraver en raison des multiples interventions étrangères dans nos affaires intérieures.» «Nous devons régler nos problèmes seuls» Tout en expliquant la dangerosité de la situation, le ministre des Affaires étrangères a insisté «nous devons régler nos problèmes seuls et trouver des solutions», a-t-il assuré, en révélant que cela «nécessite que nous accentuons les efforts et dépassons les conflits, et travaillons pour trouver les solutions adéquates, afin de défendre l'intérêt suprême des Etats arabes avant tout». Interrogé sur la participation de l'Algérie et son attachement à l'unité arabe, Messahel a rappelé que «l'Algérie a toujours été soucieuse de l'unité arabe et cette ligne de conduite a été maintenue sous la conduite éclairée du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Dans toutes ses démarches en direction des frères et des autres partenaires, a estimé le ministre «l'Algérie demeure convaincue que les solutions aux crises qui secouent notre nation ne sauraient être que pacifiques loin de tout ingérence étrangère». L'Algérie n'a eu de cesse d'appeler à des réformes profondes de notre organisation panarabe afin de lui permettre de s'adapter à la situation actuelle aux plans régional et international et de trouver des solutions arabes aux différends et aux crises qui secouent la nation afin qu'aucune solution ne soit imposée de l'extérieur, a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. Par ailleurs, le ministre a assuré que «l'Algérie mesure l'ampleur de la responsabilité qui pèse aujourd'hui sur le Royaume d'Arabie Saoudite, frère qui accueille ce sommet dans une conjoncture arabe, régionale et internationale difficile. Une grande responsabilité que partagent tous les pays arabes. Nous espérons que notre sommet aboutisse, sous la direction saoudienne éclairée, à des résultats à même de consolider l'action arabe commune et les liens de cohésion entre nos pays et nos peuples».