Chafia Loudjici, photographe de talent est un petit bout de femme qui pourrait aisément passer pour une fée clochette qui se faufilerait dans les méandres savoureux de tous nos jardins secrets. Elle rêve d'être une petite coccinelle, une modeste araignée qui aurait sa place sur les feuilles d'arbres où les plantes persistantes en tutoyant la goutte d'eau où l'humeur de la rosée pour en reproduire la beauté du mieux qu'elle peut. Mais voilà, elle est cet être humain à la curiosité exacerbée, Chafia Loudjici aura pour accompagnement son appareil photo et pour inspiration ses balades dans quelques jardins importants d'Alger, entre le Hamma, le Parc Tifariti et d'autres aires verdoyantes secrètes qui ont tant de choses à dire. Sur quelques quatorze chemins vicinaux, Chafia Loudjici présente du 7 au 27 avril 2018 à la Galerie Ezzou'art une série de travaux photographiques déclinés en macrophotographie, l'angle de prise de vue change, le graphisme assure sa part de curiosité et ses notes esthétiques. Chafia Loudjici présente une série de tirages sur papier mat, elle nous montre des parties de plantes vertes, sur un ton quasi monochrome, mais au fil de la visite, ce vert prend toute la valeur de ses nuances du jaune clair, à l'orange vif. La photographe passe son temps à se balader d'une manière empirique, c'est alors qu'elle est attirée par ces gouttes d'eau qui, avec la complicité d'un soleil timide, deviennent des perles de pluie immortelles sur l'objectif d'un appareil complaisant. Dans cette aventure naturaliste, Loudjici prend un pan de l'Arc-en-Ciel et s'empare du vert qui s'y trouve quelque part pour nous en donner un peu. Partager une part de lumière sur des détails qui paraissent anodins. Mais la réalité est toute autre, elle déclare ainsi que : « La nature est ma plus grande source d'inspiration, j'ai toujours eu la volonté de la représenter à travers la peinture et la photographie. Je pense que la photographie a emprunté à la peinture les règles de l'esthétique et l'art de la couleur pour les adapter à son outil, afin de créer des œuvres instantanées et réalistes, et c'est là que la photo est devenue une expression importante de l'art figuratif. Il s'agit d'un témoignage de la beauté de la nature, c'est une fenêtre donnant sur un monde peu accessible, dans le secret, le magique et le pouvoir de faire découvrir une facette cachée de notre monde. Ce n'est pas juste un clic ; la lumière, le cadrage, le respect des règles esthétiques, le sens de la couleur, des formes et des rythmes, car ce sont des éléments qui rentrent dans les compositions d'une image harmonieuse. Il faut savoir mettre en évidence les détails pour obtenir une composition suffisante. La macrophotographie naturaliste, c'est la technique de photographier des plantes minuscules, des animaux, des insectes et des détails importants et intéressants de toutes espèces. Je me rapproche du sujet jusqu'à ne laisser qu'un centimètre de distance, et c'est ce qui me fait rapprocher encore plus de la nature...Tout a un sens dans la nature, chaque odeur, chaque bruit, chaque forme et chaque couleur. Je fusionne littéralement avec elle et je n'ai absolument aucune crainte quand je suis en pleine nature car je sais que je lui appartiens et qu'elle veille sur moi...mère nature. » Ainsi parlait la petite « fée clochette » qui aime tant se balader entre les feuilles d'émeraude et des gouttes de pluie qui deviennent des perles magiques que seuls ceux qui savent regarder peuvent donner un prix. L'exposition de cette photographe hypersensible sera visible jusqu'au 27 avril, courez-y, la balade verdoyante mérite le détour. Exposition de macrophotographies, « Emeraude » de Chafia Loudjici, du 7 au 27 avril 2018, à la Galerie Ezzou'Art du Centre Commercial et des Loisirs de Bab Ezzouar, entrée libre. Coordonnées de l'artiste : [email protected]