Alors que dans tous ses messages concernant le secteur de l'agriculture, le président de la République donne des instructions claires et précises concernant la préservation du foncier agricole et l'encouragement des agriculteurs à tous les niveaux, certaines directions de l'agriculture ne semblent pas comprendre que leur mission initiale est de défendre l'agriculteur et ses terres et non de satisfaire les besoins de l'administration locale. En effet, des exploitants agricoles interpellent les hautes autorités du pays pour dépêcher des commissions d'enquête afin de freiner la machine du détournement de leurs terres au profit du béton. Alors que nous préparions un travail journalistique à ce sujet, nous avons constaté que dans la wilaya de Chlef, à titre d'exemple, l'agriculteur ne sait plus à quel saint se vouer après que la direction des services agricoles lui a tourné le dos permettant à l'administration locale d'exercer toutes sortes de pression et de dépassements au détriment de terres hautement potentielle. Dans la commune de Chetia et plus précisément au niveau de l'Ardh-El-Beidha, (ex domaine Ali Aichouba, zone entièrement rurale), les collectivités locales envisagent la construction, coûte que coûte, de bâtiments sur une partie d'une exploitation agricole hautement potentielle. Ceci, bien que ces terres aient été cédées depuis 1993 en exploitation agricole individuelle (EAI) à un jeune ingénieur en agronomie qui n'a pas hésité à la travailler malgré la situation sécuritaire douteuse qui prévalait durant les années 1990 dans cette région. L'exploitant avait, faut-il le souligner, bénéficié de l'exploitation dont une partie était occupée par un bidonville qui n'a pas empêché les services concernés de délivrer un acte de concession et un plan au bénéficiaire contenant même la superficie occupée. En effet, l'exploitant payait depuis 1993 toutes les redevances sur la totalité de la superficie y compris la partie des constructions illicites qu'il avait dénoncées mais rien n'a été fait sous prétexte de l'état d'urgence à l'époque tout en recevant des assurances qu'une fois le problème réglé il pourrait travailler le restant de ses terres à savoir qu'à part la partie du bidonville, toute la superficie qui lui a été confiée a été exploitée en produits agricoles. Depuis quelques mois, les familles du bidonville ont été toutes relogées grâce au programme du président de la République, le bidonville éradiqué comme prévu mais l'agriculteur se trouve subitement confronté à une administration qui veut implanter des bâtiments sur plus d'un hectare et demi de ses terres. Nouvel acte de concession de 2013, plan cadastral et attestation de classification de son exploitation en zone C, l'ingénieur agronome interpelle la direction des services agricoles de la wilaya de Chlef pour lui apporter aide et assistance mais en vaine ; l'ex-directeur semble subir des pressions de la part de l'administration locale et ne trouve de solution que de lui proposer « de céder tout en tentant de lui garantir quelques droits lors de la réunion avec le wali». Un mois après, le DSA est muté dans une autre wilaya et remplacé par un autre qui ne semble pas hésiter à satisfaire la volonté de l'administration en donnant tout de suite son aval pour la construction de logement sur l'EAI. Bien que cette action ne puisse être possible vue les lois de la République en vigueur qui protègent les exploitations contre ce genre d'atteintes, tous les moyens sont utilisés par les autorités locales pour pouvoir récupérer illégalement cette partie de l'exploitation au profit du béton. En effet, l'agriculteur victime de ces atteintes voit plusieurs de ses documents demandés à différents services bloqués de délivrance sans motifs avancés. Le dernier document demandé et qu'il n'a pas pu récupérer à ce jour est une copie du plan cadastrale à savoir, selon des sources bien informées, que la direction du cadastre a été saisie par les services des domaines pour la distraction de la partie en litige du plan de l'EAI alors que légalement cette opération demeure impossible sauf si on envisage de détourner les lois en vigueur. A noter, par ailleurs, qu'un courrier (requête) notifié a été adressé au ministre de l'agriculture Abdelkader Bouazghi le 20 février dernier par l'agriculteur concerné via le bureau d'ordre du ministère mais ce courrier ne semble pas arriver au bureau de premier responsable du secteur qui lui-même insiste lors de toutes ses sortie sur le terrain sur la préservation du foncier agricole et la protection et l'encouragement de l'agriculteur dans chaque coin du pays.