Il semble que les tensions entre le ministère de la Santé et les médecins résidents peinent à se dissoudre. Après plus de six mois de grève, les deux parties ne sont toujours pas arrivées à une issue qui avantage les deux parties. Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui reste intransigeant, il a répondu hier, à partir du Sénat aux médecins résidents, que «l'Etat ne supprimera pas l'obligation du service civil, et ce, dans le but d'une couverture sanitaire à travers tout le territoire national.» En marge de la présentation du projet de la loi sur la Santé, hier, au Conseil de la nation, le projet qui rajoute de l'huile sur le feu entre ministère et résidents, Hasbellaoui a passé son message aux résidents qui avaient déclaré, avant-hier,dernier, la reprise du service minimum à partir du 3 juin, «conditionnée par des négociations fructueuses avant cette date, un dénouement total de la situation serait envisageable en cas de propositions satisfaisantes». Dans son exposé devant les Sénateurs, le premier responsable du secteur de la Santé a expliqué que «le service civile a pour objectif de réduire les disparités dans l'accès aux services de santé, de prévention et de soins dans les zones à faible couverture sanitaire. Par ailleurs, il a souligné «l'Etat s'engage à garantir toutes les conditions matérielles, humaines et techniques pour que le service civile soit exercé dans les meilleures conditions. Pour rappel, le projet de loi relatif à la santé présenté, hier, devant les membres du Conseil de la nation, a été adopté en avril dernier par l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce projet de loi relatif à la santé vise à «réformer et moderniser le système national de santé, en tenant compte des profondes mutations ayant touché l'ensemble des activités de la vie politique, économique et sociale du pays», selon l'exposé des motifs de ce projet de loi. Ces mutations impliquent pour le secteur de la santé de «s'adapter en conséquence et tenir compte, parallèlement, des exigences de la réglementation internationale en matière de santé et des avancées croissantes liées aux progrès technologiques et au développement de la science dans le domaine de la médecine». L'Algérie a «consacré le droit à la santé en tant que droit fondamental de l'homme dans la Constitution, qui énonce clairement l'obligation pour l'Etat de garantir à tous les citoyens le droit à la protection de leur santé et d'assurer la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques, en plus de ses obligations inhérentes à la protection de la famille». Les réformes du système national de santé, s'articulant autour de «principes fondamentaux, notamment la gratuité des soins qui constitue un acquis essentiel, préservé, réaffirmé et mis en œuvre à tous les niveaux, l'universalité et l'égalité d'accès aux soins et à la solidarité, l'équité et la continuité du service public de santé». Parmi les dispositions phares de ce projet de loi, le «renforcement du service public de santé en le rendant plus accessible et plus performant et à mieux d'exploiter les capacités du secteur privé et de l'offre de soins qu'il représente pour que les citoyens puissent être pris en charge dans les meilleures conditions». Les reformes importantes introduites dans la loi concernent «le renforcement des droits des citoyens dans le cadre de la gratuité des soins, la mise en place de la commission de médiation et de conciliation, le développement de l'organisation sanitaire à travers la mise en place de la carte du schéma d'organisation et de planification sanitaire». Le projet de loi prévoit, en outre, l'introduction d'une disposition relative à la bioéthique définissant les règles de greffe d'organes, de tissus et de cellules humaines, de l'assistance médicale à la procréation, le don de sang et les études cliniques. Il prévoit également la création d'un Conseil national de déontologie et des sciences de la santé placé sous l'égide du ministre de la Santé qui sera chargé de présenter des avis et des recommandations sur les questions de déontologie.