Aujourd'hui, à Paris capitale de la France, les principaux acteurs du dossier libyen dont l'Algérie vont se réunir pour tenter de trouver une feuille de route pour faire sortir de crise ce pays livré au chaos de la guerre civile depuis déjà 7 ans. L'Algérie qui sera représenté par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sera aux côtés de 18 pays impliqués dans ce dossier: les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Italie, les pays voisins dont la Tunisie, l'Egypte et le Tchad, et d'autres pays à l'instar des Emirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, la Turquie et le Maroc. Chapeautée par la France, cette conférence internationale qui se tiendra à l'initiative du Président Emmanuel Macron est un rendez-vous important qui réunira les différentes parties de cette crise. Y prendront part : le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Fayez al-Sarraj, le chef de l'armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled al-Mechri, le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah Issa, ainsi que des chefs de milices, dont le chef des brigades de Misrata, et des responsables qui viennent de toutes les villes libyennes. Selon l'Elysée, «l'objectif principal pour les responsables libyens est de se mettre d'accord sur un texte devant la communauté internationale et les organisations internationales. Chacun doit présenter un front uni, un visage uni en vue de la sortie de crise». En outre, il est expliqué que «le texte qui est en finalisation prévoit un calendrier du processus électoral». Ce dit texte, d'après l'Elysée «est court et simple avec quelques grands principes». Parmi ses objectifs, il est cité «la simplification des institutions libyennes, le renforcement de la sécurité, l'unification des forces de sécurité libyennes, l'engagement de tenir les élections avant la fin de l'année et la garantie de leur bon déroulement dans la transparence». Ceci dit, la France n'a pas écarté le fait que les acteurs libyens seront contre ce texte, signifiant qu'il y aura sûrement «des Libyens qui seront contre cet accord, qui profitent de la situation y régnant». Sur cet onglet, il faut noter que le Haut Conseil d'Etat libyen a fixé à dimanche les conditions de sa participation à cette conférence. En effet, il a précisé dans un communiqué, que «le Conseil a voté lors de la session d'aujourd'hui pour l'envoi d'une délégation à Paris, tout en insistant sur le fait que l'accord politique est le seul cadre légal et contraignant de cette initiative». Il faut noter que l'Algérie qui fait partie des participants à cette Conférence internationale a toujours été pionnière et porteuse d'initiatives pour trouver une solution basée sur le dialogue et la paix pour la situation de crise en Libye. Sur ce sujet, le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled al-Mechri avait affirmé, la semaine dernière à Alger, que «les positions de la majorité des acteurs en Libye sont quasi convergentes avec l'approche algérienne reposant sur le dialogue inclusif entre les différentes parties pour parvenir à une solution politique à la crise que connaît le pays». Après avoir été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le président du Haut Conseil d'Etat, élu en avril dernier, a précisé que la rencontre avait permis de «souligner la nécessité de renforcer le dialogue entre les différentes parties libyennes en veillant à le mettre à l'abri des ingérences étrangères». Pour rappel, les ministres des Affaires étrangères algérien, tunisien et égyptien se sont rencontrés, la semaine dernière à Alger dans le cadre d'une réunion chapeautée par l'Algérie pour évaluer les développements politiques et sécuritaires dans ce pays. Cette réunion tripartite s'est conclue par la publication mardi d'un communiqué final. Il est ainsi souligné «la nécessité de créer les conditions nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du plan d'action présenté par l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé, et adopté le 10 octobre 2017 par le Conseil de sécurité». En effet, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, Salamé a appelé lundi les dirigeants libyens à faire avancer le processus politique pour tenir des élections «au plus tôt dans ce pays, tout en promettant de dévoiler des propositions pour un référendum ou des élections nationales lors d'une prochaine rencontre avec le Conseil de sécurité, tablant toujours sur un scrutin en 2018».