Le lancement prochain d'un dialogue inter-libyen inclusif pour une solution définitive de la crise interne en Libye était au centre des activités de la diplomatie algérienne en concertation avec les représentants de la communauté internationale et les pays voisins, lors de la tenue de la 69ème session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a rappelé le rejet de toute intervention militaire étrangères, a participé à une réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, lors de laquelle il a été procédé à une évaluation d'étape du travail accompli depuis la mise en place de ce groupe en mai dernier à l'initiative de l'Algérie, en marge de la Conférence du Mouvement des pays non alignés. M. Lamamra qui a fait le point des préparatifs en cours pour le lancement d'un dialogue entre les protagonistes libyens, a exposé la vision de l'Algérie au sujet de l'interaction entre le groupe des pays voisins de la Libye et les autres partenaires internationaux appelés à contribuer à terme l'effort international de médiation. Crise complexe, engagement de l'Algérie pour une solution définitive Vue la "complexité de la réalité du terrain et les rapports de force entre les parties en présence", les participants ont procédé à un échange, mettant l'accent sur la nécessité de "moduler les initiatives et leur assurer l'efficacité requise". M. Lamamra a, à cette occasion, exprimé l'engagement de l'Algérie au règlement de la crise complexe en Libye, en restant mobilisée à aider la Libye à prendre la voie du salut et à la reconstruction de ses institutions. "Nous souhaitons à nos frères libyens de sortir renforcés de cette épreuve. Pour nous la Libye traverse une phase difficile de son histoire et il ne s'agit certainement pas d'un Etat en faillite. Il s'agit d'un pays qui connaît des difficultés et qui est suffisamment doté en sagesse, en compétences et en ressources pour les surmonter, a également déclaré le ministre lors d'une réunion de haut niveau sur la Libye tenue à l'initiative du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. A cet effet, les consultations préparatoires sont en cours y compris avec la Chambre des représentants dont une délégation a été invitée à se rendre en Algérie dans les tous prochains jours, selon le chef de la diplomatie algérienne, qui a été chargé de coordonner la Commission défense et sécurité du groupe des pays voisins de la Libye. "Les conditions sont effectivement réunies pour l'ouverture d'un chapitre nouveau dans l'histoire tourmentée de la Libye", a-t-il estimé, insistant sur l'importance d'un dialogue efficace et le rejet de toute intervention militaire dans ce pays voisin. Pour M. Lamamra, le consensus international (autour de la question libyenne) qui se consolide sur des bases fondamentales, conforte le rejet de toute solution militaire à la crise libyenne, qui est une crise interne dont la solution relève de la compétence des Libyens eux-mêmes, et par conséquent un dialogue national et inclusif autour des institutions légitimes de l'Etat libyen est indispensable. Soutien solennel aux efforts de l'Algérie La position de l'Algérie a été a solennellement soutenue par les Etats-Unis, qui ont, par la voix, de la secrétaire d'Etat Adjointe, chargée du Moyen Orient, Anne W. Patterson, apporté un appui aux efforts déployés par l'Algérie et à les accompagner dans sa quête d'une solution à la crise libyenne en coordination avec les pays du voisinage et l'envoyé des Nations Unies pour la Libye, Leon Bernardino. En outre, lors d'une restreinte tenue au département d'Etat américain, les participants ont salué les efforts des pays voisins de la Libye et plus particulièrement l'initiative algérienne "d'inviter, dans les meilleurs délais possibles, les leaders libyens et les représentants des différentes forces politiques à participer à un dialogue devant aboutir à une réconciliation nationale dans ce pays". Ont participé à cette réunion, les Etats-Unis, l'Algérie, l'Egypte, le Qatar, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Arabie Saoudite, l'Espagne, la Tunisie, la Turquie, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni ainsi que de l'Union européenne et l'ONU. Dans la foulée de la mobilisation internationale, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait, pour sa part, convoqué une réunion de haut niveau consacrée à l'examen de la situation en Libye suite aux derniers développements intervenus dans ce pays. Lors de cette rencontre à laquelle avaient participé une trentaine de pays, dont notamment les Etats-Unis, la Russie, la France, le Royaume Uni, l'Italie, le Canada, l'Allemagne, Malte, les pays voisins de la Libye et d'autres pays et organisations régionales et internationales, un consensus s'est dégagé quant aux conditions qui doivent présider au lancement d'un dialogue inclusif inter-libyen. M. Lamamra était intervenu lors du débat pour exposer la vision de l'Algérie et des pays du voisinage sur la voie à suivre pour aller vers une réconciliation nationale en Libye. Par ailleurs, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a exprimé son appui à l'initiative algérienne pour un dialogue inter-libyen. Les membres du Conseil "se sont félicités de l'initiative de l'Algérie relative à la tenue, à Alger, d'un dialogue entre les personnalités et les forces libyennes en vue de la réconciliation nationale, et soutiennent activement les efforts en vue de la participation de tous les acteurs libyens concernés au lancement de ce dialogue durant le mois d'octobre 2014". En réaction à cette dynamique, l'Union européenne (UE) s'est réjouie de l'initiative algérienne visant à réunir les protagonistes politiques libyens. "L'UE se réjouit de cette initiative et elle est disposée à y participer", avait notamment déclaré le porte parole de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Michael Mann. Deux gouvernements et deux parlements concurrents se disputent la légitimité politique en Libye, au moment où les combats entre milices font rage. La communauté internationale reconnaît le gouvernement du Premier ministre Abdallah al-Theni, issu des élections du 25 juin mais qui a perdu le contrôle des institutions de l'Etat, à Tripoli comme à Benghazi, aux mains de milices islamistes ou jihadistes.