Paris a lancé une nouvelle initiative en faveur du règlement de la crise dans laquelle est plongée la Libye. Cette initiative est à un stade avancé de négociations entre les différentes parties concernées, ont indiqué des sources libyennes. Un accord devrait même être signé le 29 mai entre les différents acteurs libyens, en présence de représentants de nombreux pays et organisations régionales ou continentales. Ainsi, après la rencontre organisée à Paris entre le président du Conseil présidentiel libyen Fayez Es-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, qui n'avait pas eu les résultats escomptés tant les choses n'ont pas évolué sur le terrain, la France revient à la charge avec cette nouvelle initiative, à laquelle sont conviés l'Algérie, l'Egypte, la Tunisie, le Maroc, le Tchad, le Niger, la Chine, la Russie, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Emirats arabes unis, l'Union européenne, l'Union africaine, la Ligue arabe. Pour les parties libyennes, on annonce la présence du maréchal Khalifa Haftar, Fayez Es-Sarraj, Aguila Salah et Khaled Mechri ou son représentant pour parapher l'accord, dont l'objectif est d'organiser des élections générales d'ici la fin de l'année 2018. Parmi les points de discussions à Paris, l'unification des établissements financiers et bancaires libyens à travers l'annulation de toutes les structures parallèles existantes. La réouverture des registres d'électeurs pour une nouvelle période – afin de permettre à tous ceux qui n'ont pas pu s'inscrire sur les listes de le faire – est un élément essentiel. Par ailleurs, la reconnaissance que l'adoption du projet de Constitution par les institutions politiques doit constituer un moment déterminant pour la souveraineté de l'Etat libyen, souligne-t-on. En outre, un travail en coordination avec l'émissaire onusien pour la Libye, Ghassane Salamé, après une large consultation du peuple libyen doit être fait pour élaborer un plan pour tenir un référendum sur la Constitution avant et après les élections générales. L'élaboration et la mise en œuvre des textes de lois nécessaires pour la tenue des élections générales avant la fin 2018 sont jugées impératives, conformément au plan de l'émissaire onusien en concertation avec le gouvernement libyen d'union nationale et les hautes instances électorales. Il est prévu le concours de l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne et la Ligue arabe pour aider les forces de sécurité libyennes à sécuriser la préparation et le déroulement des différentes élections. Un engagement de toutes les parties libyennes est exigé afin de soutenir les discussions du Caire visant à unifier les forces armées, et surtout s'assurer que celles-ci seront sous le commandement des autorités civiles. La participation de tous les Libyens de l'intérieur ou de l'étranger au dialogue inclusif est attendue dans le cadre de cet accord, qui devra être mis en œuvre dans un délai maximal de trois mois après sa signature. Merzak Tigrine