Les boulanges considèrent leur marge bénéficiaire comme faible. C'est la raison pour laquelle la Fédération nationale des boulangers (FNB) a exprimé sa colère contre le silence des autorités concernées, tout en menaçant d'entamer un mouvement de débrayage après l'Aïd. En effet, cette Fédération revendique l'augmentation de la marge bénéficiaire, et ce pour éviter la fermeture de plusieurs boulangeries, en raison de l'impossibilité de poursuivre l'activité. Le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kalafat a expliqué lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), que la marge bénéficiaire des boulangers est encore «faible» en dépit de la subvention de la farine comme matière essentielle dans la confection du pain. «Cette augmentation est primordiale parce qu'elle permettra d'éviter la fermeture de boulangeries en raison de l'impossibilité de poursuivre l'activité étant donné que «le prix actuel de la baguette ne reflète pas son coût réel», a-t-il ajouté. Le même responsable a déploré, le fait que «les autorités concernées n'aient pris aucune mesure pour répondre à cette revendication», menaçant d'entrer en grève ouverte directement après l'Aïd si l'état des choses persiste. Citant une étude précise menée par les ministères du Commerce et de l'Agriculture en coopération avec la Fédération nationale des boulangers et les associations de la protection du consommateur, M. Kalafat a précisé que le coût réel du pain est estimé à 10,87 DA proposant le prix de 13 DA l'unité pour garantir, au boulanger, une marge bénéficiaire acceptable. La Fédération avait soumis une proposition pour fournir aux boulangers une farine mixte destinée exclusivement à la fabrication du pain, a-t-il rappelé, indiquant que cette proposition garantissait une marge du bénéfice «raisonnable» aux boulangers en plus de ses avantages pour la santé. Rappelant que quelque 3 000 boulangers ont été contraints à la fermeture durant l'année 2017, il a expliqué que ceux qui poursuivent leur activité ont trouvé la solution en délaissant la fabrication du pain «ordinaire» pour le pain «amélioré» alors que d'autres réduisent carrément le poids de la baguette à moins de 250 gr (poids réglementaire). Le président de la Fédération nationale des boulangers a mis en avant, en outre, la fermeture provisoire des boulangeries durant le mois de Ramadhan car les consommateurs optent plutôt pour la consommation du pain traditionnel. Appelant à la satisfaction des revendications professionnelles des boulangers pour éviter une grève qui se répercuterait négativement sur l'économie nationale, il s'est dit favorable à la proposition relative au soutien de l'Etat. Par ailleurs et concernant les permanences durant la fête de l'Aïd, M. Kalafat a indiqué que la Direction wilayale du commerce a adressé une correspondance aux boulangers concernés, précisant que les contrevenants s'exposent à des sanctions financières et la fermeture pour un mois. Les boulangers concernés ont été informés 20 jours à l'avance, a-t-il poursuivi. Répondant à la question relative au gaspillage du pain lors du mois de ce mois sacré, il a fait savoir que ce phénomène existe tout au long de l'année et prend de l'ampleur durant le Ramadhan en raison de la forte demande. A noter que les préoccupations des boulangers portent essentiellement sur la baisse de la marge bénéficiaire suite à l'augmentation, depuis janvier 2018, des prix des ingrédients entrant dans la confection du pain. Pour rappel, l'ancien ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi avait affirmé, en début d'avril dernier, qu'un dossier relatif au prix du pain était à l'étude au niveau du Gouvernement afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix», faisant état, en outre, de l'existence de «contacts permanents avec l'Ugcaa pour trouver des solutions adéquates au problème de cette catégorie de professionnels».