Le collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) qui avait décidé de reprendre les gardes hier, a renoncé à cette décision. En effet, le boycott des gardes se poursuit depuis plus d'un mois. Selon un communiqué de le Camra rendu public avant-hier, les médecins résidents qui sont en grève depuis plus de sept mois, ont prévu la reprise des gardes ce dimanche 3 juin, à condition que le ministère de la Santé les invite à négocier avant cette date. Et comme, les protestataires n'ont reçu aucune invitation officielle pour le dialogue par leur tutelle, ils ont, en retour, renoncé à la décision de reprendre les gardes. Le collectif autonome des médecins résidents algériens réitère une autre fois, son entière disposition au dialogue, aux négociations et aux propositions concrètes, afin de trouver une entente juste et digne de ce mouvement historique. Selon la même source explique que « le Camra appelle l'ensemble des résidents à rester mobilisés, unis et à maintenir leur engagement envers notre cause, jusqu'au dénouement, qui nous en avons bon espoir, sera pour le meilleur». Il est à rappeler que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui avait réaffirmé, la semaine dernière, à Alger, que le projet de loi sur la santé prévoit tous les éléments à même de remédier aux problèmes d'organisation et de gestion du secteur, réitérant l'engagement de l'Etat à maintenir le service civil, pour réduire les écarts entre les régions. Répondant aux préoccupations des membres du conseil de la Nation, lors des deux séances de débat du texte de loi, le ministre avait indiqué que le projet «prévoit tous les éléments à même de remédier aux problèmes d'organisation et de gestion» posés lors de leurs interventions, ajoutant que ses dispositions visent à garantir une protection sanitaire à tous les citoyens de façon équitable. Dans ce sens, M. Hasbellaoui avait rappelé que la réduction des écarts entre les régions figurait parmi les priorités du secteur, d'où «l'engagement constant de l'Etat concernant l'obligation du service civil», ajoutant que «toutes les conditions matérielles et humaines seront assurées pour effectuer le service civil» dans les meilleures conditions. La loi sur la santé, en vigueur depuis 1985, qui a montré ses limites, est devenue un véritable obstacle qui empêche le système de réaliser les objectifs du changement escompté, avait-t-il indiqué, soulignant que le principe de gratuité des soins est «un acquis irréversible». La gratuité des soins est consacrée en tant que droit fondamental à tous les citoyens, avait-t-il affirmé, ajoutant que le secteur privé contribuera dans un cadre cohérent et complémentaire, à assurer des prestations de santé publiques, conformément au cahier des charges. Dans ce cadre, le ministre avait précisé que l'article relatif à «la possibilité de la participation du patient aux frais des soins est le même article qui figure dans la loi en vigueur. Il ne s'agit pas donc d'un renoncement au principe de gratuité.»