L'économie algérienne devrait, au cours de cette année, rester majoritairement solide en tenant le coup sur un PIB tablé sur 3,5% selon les prévisions de la Banque mondiale, mais devrait connaître une baisse, malgré les efforts colossaux pour diversifier l'économie nationale. L'Institution de Bretton Woods prévoit dans son rapport une baisse du PIB à 2% en 2019 et à 1,3% en 2020. Dans son rapport publié mardi, la Banque mondiale reste sur sa prévision publiée en avril dernier concernant le PIB de 2018 qui s'établira à 3,5%, selon le rapport. Comparé à la croissance projetée en janvier, l'Institution de Bretton Woods a abaissé sa prévision pour 2019 à 2%, soit moins de 0,5 et a revu sa projection pour 2020 à 1,3%, soit une baisse de 0,3. Par ailleurs, pour ces deux années, les projections restent également inchangées par rapport à celles parues au rapport du mois d'avril. Selon les mêmes données, la croissance en 2017, s'est établie à 1,6%. Néanmoins, la Banque mondiale relève que plusieurs pays exportateurs de pétrole dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord (Mena), dont l'Algérie, ont assoupli leurs projets d'assainissement des finances publiques suite à la hausse des prix du pétrole. L'Algérie et l'Arabie Saoudite ont en outre, revu à la hausse leurs projets de dépenses d'investissement pour soutenir la croissance. Globalement, la croissance dans la région s'est renforcée cette année. Les pays exportateurs de pétrole s'étant remis d'une année de baisse de la production pétrolière et de rigueur budgétaire, et les pays importateurs de pétrole ayant enregistré une progression de la demande intérieure et extérieure, précise la Banque. «La croissance dans la région devrait se renforcer à 3 % en 2018, puis à 3,3 % en 2019, grâce en grande partie au relèvement des pays exportateurs de pétrole de l'effondrement des prix de cette matière première», note la BM. Ces pays devraient accroître leurs dépenses d'investissement grâce à l'augmentation des revenus intérieurs et à la hausse des prix du pétrole. La croissance parmi les membres du Conseil de coopération du Golfe (Ccg) devrait atteindre 2,1 % en 2018 et 2,7 % en 2019, soutenue par l'augmentation des investissements en capital fixe. La croissance des pays exportateurs de pétrole hors Ccg, dont l'Algérie, devrait être soutenue par l'augmentation des dépenses d'investissement. Les prévisions de croissance en Arabie saoudite devraient être revues à la hausse, à 1,8 % cette année et 2,1 % l'année prochaine. L'Iran devrait enregistrer une croissance de 4,1 % en 2018 et en 2019. Les économies importatrices de pétrole devraient afficher une croissance plus forte, suite à un regain de confiance de la part des entreprises et des consommateurs sous l'effet des reformes du climat des affaires et de l'amélioration de la demande extérieure. L'Egypte devrait enregistrer une croissance de 5 % au cours de l'exercice 2017-2018, (période s'étalant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018) et de 5,5 % l'exercice suivant. Les petits importateurs de pétrole, tels que la Jordanie et le Liban, sont confrontés à un ralentissement de la croissance dû à des déséquilibres extérieurs et budgétaires. La Banque Mondiale explique que « les risques d'assombrissement des perspectives de la région sont prépondérants ». La hausse récente des prix du pétrole pourrait ne pas être soutenue et être contrariée par une production de pétrole de schiste plus importante que prévue aux Etats-Unis.