Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a lancé, à partir du mois d'avril dernier une campagne de sensibilisation et de prévention contre les piqûres scorpioniques et qui se poursuivra jusqu'au mois de septembre prochain. En effet, cette campagne, à laquelle participe le ministère de la Santé, l'Institut pasteur, la Protection civile et d'autres acteurs, vise, selon ces responsables à la sensibilisation des citoyens et du corps médical et paramédical des Hauts-plateaux et du Sud, aux dangers et risques des piqûres scorpioniques, en hausse durant la saison estivale causant, ainsi, des blessures parfois mortelles. Cette campagne a pour objectif, également de sensibiliser les autorités locales, de la population à la prévention et la prise en charge des patients piqués par les scorpions. De même la population doit être informée de façon simple sur les piqûres et les envenimations scorpioniques ainsi que sur les moyens thérapeutiques, a t-on indiqué encore, soulignant, par ailleurs, que cette prévention contre l'envenimation scorpionique qui constitue un danger pour la santé publique passe par de simples mesures pratiques et préventives dont la propreté de l'environnement et un bon éclairage. Et en vue de protéger les citoyens contre les piqures de scorpions, notamment lors de la période de reproduction des scorpions, des conseils et des orientations seront prodigués aux citoyens sur la nécessité de préserver la propreté de l'environnement. Selon les chiffres de l'Institut Pasteur, plus de 43.000 personnes ont été victimes d'envenimation scorpionique dont 47 personnes décédées durant l'année 2016, à travers plusieurs wilayas du Sud. Et en dépit du recul du nombre des décès (de 150 cas en 1998 à moins de 50 en 2016), ce phénomène demeure un problème pour la santé publique notamment dans le Sud du pays. Après avoir produit près de 80.000 doses en 2017, l'Institut Pasteur d'Alger œuvre actuellement à assurer près de 28.000 doses supplémentaires destinées aux wilayas les plus touchées. Il convient de rappeler ainsi que les piqûres de scorpion et l'envenimement scorpionique sont un problème de santé publique dans notre pays, essentiellement pendant les périodes les plus chaudes de l'année et dans les régions situées au Sud de l'Atlas-tellien. Selon une étude faite par l'Institut national de santé publique en 2004, il ressort que sur les 48 wilaya que compte le pays, 29 ont été touchées par ce fléau en 2004, (soit 60,4%). Et parmi-elles, 14 ont également déclaré des décès (soit 48,2%). Cette même étude révèle que les wilayas des Hauts-plateaux et du Sud regroupent le plus grand nombre de cas de piqûres et la totalité des décès, précisant, ainsi que ces zones réunissent les conditions favorables (température et humidité) à la prolifération des scorpions.