C'était dans le vent depuis un moment déjà. Le limogeage du sélectionneur national Rabah Madjer était «exigé» par la majorité des supporters algériens, après les résultats mitigés en matches amicaux. Madjer n'a même pas eu le temps de disputer un match officiel. Les membres du Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football, ont, lors de la réunion qui s'est tenue dimanche au Centre de Sidi Moussa, décidé à l'unanimité de se séparer de l'ancien international. Un communiqué des plus banals est mis en ligne sur le site de la FAF. «Le Bureau fédéral, dans sa réunion statutaire, tenue au Centre technique national le 24 juin 2018, a décidé à l'unanimité de se séparer du sélectionneur national, Rabah Madjer et de ses assistants Meziane Ighil, Djamel Menad et Lounes Gaouaoui». Cependant, rien n'est dit sur les modalités de cette rupture de relation entre les deux parties. Et rien n'est aussi sûr quant à la réaction du désormais ancien sélectionneur, sachant qu'il aurait appris son limogeage à la télévision. Percevra-t-il deux mois de salaire ou exigera-t-il d'être indemnisé jusqu'à la fin de son contrat, qui va jusqu'en 2019 ? Le président de la FAF Kheireddine Zetchi s'est montré rassurant à la sortie de la réunion. Dans une déclaration aux représentants de la presse, venus en nombre à Sidi Moussa, il a affirmé que Madjer devrait accepter la résiliation de son contrat sans aucune difficulté. Il évoque une séparation à l'amiable sans donner plus de détails, se contentant de préciser qu'il connaissait assez bien Madjer qui ne devrait pas conditionner son «départ» par un gros chèque. Oui mais dans la réalité, cela n'est pas évident. Rien n'est sûr. Personne ne peut prévoir la réaction de l'ancienne star du FC Porto, ni celle de ces adjoints Ighil, Menad et Gaouaoui, eux aussi remerciés. Halilhodzic, Queiroz, Renard et les autres... La succession étant ouverte, les médias ont tenté d'arracher des noms au président de la FAF, qui même s'il n'a pas voulu trop s'étaler sur sujet, a donné quelques pistes. Il faut savoir qu'il ne pourra négocier qu'après avoir, officiellement, mis fin au contrat avec le staff des Verts. Il devra aussi attendre la fin du Mondial pour approcher les sélectionneurs Renard (Maroc) et les autres. Parmi eux, on cite Queiroz et Halilhodzic. Incontestablement, c'est ce dernier qui est revendiqué par les supporters des Fennecs, ceux qui ont fait pression pour que Madjer parte. Une première dans les annales du football algérien. Des supporters qui imposent leur choix. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab avait annoncé le limogeage du sélectionneur à partir d'Espagne où il suit les Jeux méditerranéens en signalant que cela était la volonté du «peuple». Zetchi aussi d'ailleurs. Il est vrai que les résultats des Verts ne sont plus reluisants en plus du niveau de la sélection qui a énormément chuté, mais une Fédération doit être forte et ne pas céder à une quelconque pression. D'ailleurs, s'il y a une personne à blâmer, c'est bien le président de la FAF. Car la défaite de Madjer, c'est aussi la sienne, et celle de toute une Fédération, qui a consommé deux sélectionneur en un temps record. Il y a eu un mauvais casting. Mais se tromper deux fois, c'est qu'il y a un problème. Pourquoi ne pas avoir mis en place une cellule composée de techniciens chevronnés qui peuvent donner un avis logique quant au profil du futur sélectionneur ? Il semblerait que la Direction technique nationale présidée par... l'ancien sélectionneur Rabah Saâdane, sera sollicitée pour donner son quitus pour valider le choix du prochain patron de la sélection. Une chose est sûre, il devrait être d'une école française car il faudra, en premier, qu'il maîtrise la langue française pour ne pas revivre les mêmes problèmes avec Rajevac et Alcaraz...