Demain, ce sera la grande et dernière messe pour cette 21e Coupe du monde 2018. Les meilleurs seront présentés aux milliards de téléspectateurs. Deux équipes : la Croatie et la France. Laquelle de ces deux formations fera vibrer, et le stade, et leurs nations respectives ? Toutes les dispositions sont prises dans les deux camps, pour que la fête soit exceptionnelle. Les pronostics ne sont pas timides. Ils donnent les Bleus comme champions du Monde. Ils ont une journée de récupération de plus que les coéquipiers de Modric. «Les poulains de Deschamps ne sont pas gourmands, ils verrouilleront la défense dès le premier but...Cela suffirait amplement pour se réorganiser au milieu et faire protéger la victoire.» Des déclarations des consultants français qui se baladent de studios en studios. Les dictionnaires du monde sont aussi mis à rude épreuve, trouver le meilleur qualificatif qui illustrerait la victoire des Bleus de demain. La presse parle d'une 21e Coupe du monde qui aura réussi à forger un formidable alliage de briscards exemplaires (Lloris, Matuidi, Giroud), de cracks arrivés à maturité (Griezmann, Pogba, Varane) et de jeunes talentueux et culottés (Mbappé, Hernandez, Pavard). « Je trouve une cohérence dans ce groupe. Didier a fait du très bon travail», juge Noël Le Graët. La fête est déjà installée. La Croatie, quant à elle, tranquille, sait travailler son image, ne s'enflamme pas, la concentration est au centre de la préparation, elle promet, dans un calme, de surprendre ses adversaires, «Nous ne sommes pas ceux qui vendent la peau de l'ours avant de l'avoir tué ...et nous ne sommes pas de ceux qui dédient les victoires à nos épouses, nos frères et sœurs avant de l'avoir acquise», déclarait Hazard, et ajoutait : «Ils pensent avoir affaire à une équipe de quartier, ils se trompent...». Les Bleus sont prévenus, ces Croates sont infatigables ! «Avec trois prolongations dans les jambes et un jour de récupération en moins, la Croatie sait faire évacuer la fatigue pour se montrer coriace sur le terrain». Cette sacrée équipe a un cœur énorme, la sélection au damier a déjà prouvé qu'elle est capable de surmonter ce handicap. Les Croates euphoriques après leur qualification en finale. Un adversaire que beaucoup d'observateurs jugent préférable aux Three Lions. On rappellera que pour se hisser en finale, la sélection balkanique a dû en passer par les prolongations à trois reprises, dont deux séances de tirs au but : contre le Danemark en 8e de finale (1-1, 3-2 t.a.b.) puis face à la Russie en quart (2-2, 4-3 t.a.b.). «Les Croates ont joué l'équivalent d'un match en plus ! Au total donc, 90 minutes de jouées en plus par rapport aux Français, l'équivalent d'un match entier !», souligne un commentateur sur son plateau télé. Mais ce calcul, selon le sélectionneur croate n'influera pas sur le moral des joueurs, qui sont décidés à aller jusqu'au bout. Nous sommes conscients que la presse européenne, tente de jouer sur le moral de nos joueurs, mais nous ne sommes pas des joueurs tombés de la dernière pluie. Que le meilleur, sportivement, sans l'aide de personne, gagne. Enfin, «au sujet de ce supposé avantage : D'après les statistiques de la radio RMC. En 1998, les Bleus avaient décroché le Graal malgré un jour de récupération en moins par rapport au Brésil. «Personne ne voulait sortir. Raison de plus pour se méfier des Croates, surtout que ces derniers semblent tout bonnement infatigables.» Face aux Anglais, la sélection au damier s'est parfaitement ressaisie pour terminer fort. La preuve, le sélectionneur Zlatko Dalic a attendu la 95e minute, en prolongation donc, pour opérer son premier changement. Et encore, le technicien a dû forcer ses joueurs. «Ce que nos joueurs ont fait aujourd'hui, le niveau d'énergie, c'est incroyable. Pendant la prolongation, je voulais faire des changements, mais personne ne voulait sortir, ils disaient tous qu'ils pouvaient continuer», a révélé le Croate en conférence de presse. «Deux joueurs ont joué avec une demi-jambe, et ne l'ont pas montré. Ça me rend fier, personne n'abandonne.» A l'image du latéral gauche Ivan Strinic, sorti sur blessure (cuisse droite) et annoncé incertain pour la finale, ou encore du milieu de terrain Ivan Rakitic qui va disputer son 71e match de la saison (un record), les Vatreni vont-ils finir par payer tous ces efforts ? Jusqu'à présent, les Croates sont toujours parvenus à compenser leur fatigue supplémentaire par un mental d'acier et un cœur énorme.