En attendant que le suspens, qui sera totalement levé ce soir à 20h avec la publication des résultats du baccalauréat 2018 par l'Office national des examens et concours (ONEC), la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, a communiqué, hier, dans son entretien accordé à la chaîne 3 de la radio nationale dont elle était exceptionnellement l'invitée de la rédaction, le taux de réussite de cette année : 55,88 %, soit inférieur à celui de l'année dernière qui était de 56,07%. La ministre fait observer, en prenant les vingt années passées, que sur une dizaine d'années, le taux de réussite était entre 20 et 30% et sur les dix dernières années, le taux s'est situé entre 40 et 60% (taux atteint une seule fois, précise-t-elle). La ministr refuse de parler de régression. Elle en donne pour preuve les taux de réussite des années 2015 (51,36%), 2016 (49.79) et 2014 (45.01%). Mme Benghabrit estime que c'est un taux qui connait certes une évolution qui est longue et lente, mais, en fait, dit-t-elle, le constat montre que sur le long terme, on est en train d'avancer. Par filière, la ministre trouve qu'il est dommage que les élèves boudent les mathématiques, parce que, ajoute-t-elle, “s'il y a une filière qui confirme son taux de réussite sur la longue période, c'est bien la filière mathématiques”. Elle indique que pour le Bac 2018, c'est la filière mathématique qui vient en tête avec un taux de réussite de 78.61%. Sur les dix dernières années, souligne-t-elle, c'est cette filière qui est en tête en termes de taux de réussite. Le reste suit : les sciences expérimentales avec 59.40% d'admis, les langues étrangères (56.06%), lettre et philosophie (48.63%) et enfin la filière gestion économie qui ferme la marche avec seulement 47.18 % de réussite, a-t-elle détaillé. Nouria Benghabrit signale, en outre, que le taux de réussite des filles (65,29%) dépasse largement celui des garçons (34.71 %). C'est, estime-t-elle, une autre confirmation d'une tendance qui caractérise l'examen du bac depuis quelques années. Abordant la question de la déperdition scolaire, la ministre fait remarquer que quand on prend en considération tous les dispositifs mis en place par l'Etat, nous constatons qu'il y a un réseau extrêmement dense en matière de formation et d'enseignement professionnels vers lequel s'orientent les élèves. Il y a également la possibilité qu'ont les élèves de redoubler ainsi que l'opportunité de continuer leurs études via l'enseignement et la formation à distance. Cette configuration d'ensemble doit être prise en compte. Concernant le réaménagement du bac, et non sa refonte totale, précise la ministre, envisagé à partir de la remarque émanant de la société à propos de la longueur de la durée des épreuves (cinq jours), elle rappelle que durant une année, un grand débat a été engagé avec les partenaires de l'Education nationale, de même que les évaluations qui ont été menées, ont intégré la proposition relative à la durée de l'examen du bac, c'est-à-dire la nécessité d'alléger ce temps. Pour la ministre, il n'est pas paradoxal de faire des propositions de réaménagement de l'organisation de cet examen tout en considérant que la prise en ligne de compte de la réflexion de l'évaluation et l'analyse sur le cycle secondaire de manière précise et profonde, comme cela a été fait pour l'enseignement primaire et moyen, devrait se faire par la suite. Ce chapitre sera ouvert, selon elle, soit à cette rentrée, soit à la rentrée prochaine. Elle fait savoir que ce que, pour le réaménagement, le consensus consiste à n'exclure aucune matière et agir sur les modalités d'examen pour ces matières (prendre en ligne de compte le contrôle continu sur deux années pour valoriser les efforts faits durant cette période). Le choix, fait encore savoir la ministre, n'est pas d'aller vers des examens anticipés mais de prendre en compte toutes les matières au niveau de la 2ème AS puis, au niveau de la 3ème AS, prendre en compte les matières complémentaires qui sont différentes selon les filières. La ministre aborde à nouveau la session du bac 2018 en rappelant que l'accès aux résultats peut se faire par le site de l'ONEC, par SMS et au lycée où les listes seront affichées. A propos de la fraude, elle estime que, globalement, les chiffres sont peu importants: 714 «épinglés» durant l'épreuve et 858 «détectés» durant la correction, au total 1572, un taux en baisse sur le long terme (0,7 % en 2013 et 0,2% en 2018).