Qui l'eut cru qu'une telle horreur soit possible, qu'une telle insulte reste impunie, qu'une telle épouvante bafoue la dignité humaine, qu'une telle dégradation du genre humain soit possible sur le sol algérien au 21ème siècle ? Presque personne. Pourtant, à en croire une dépêche de l'Agence officielle, qui est tombée hier à 15 heures, Mourad Adjabi, président du Comité national de prévention, et de lutte contre la traite des êtres humains, «a indiqué que plusieurs mesures ont été prises pour lutter contre la traire des êtres humains». Parmi «ces mesures figurent l'élaboration d'un projet de loi relatif à la traite des êtres humains, et la prise en charge des victimes. Une instruction serait en projet pour approbation, «afin de donner un caractère officiel de prise en charge des victimes de la traite des êtres humains». «Cette instruction comporte essentiellement la prise en charge des victimes. Le ministère de la Justice a, par ailleurs, donné son accord pour la mise en place d'un groupe de travail pour la préparation d'un projet de loi relatif à la traite des êtres humains.» Nous apprenons «qu'un projet de base de données a été préparé par le ministère de la Justice en coordination avec les secteurs concernés, et sera opérationnel au début de l'année prochaine. Les autorités algériennes ont pris toutes les mesures juridiques et institutionnelles nécessaires pour mettre un terme à ce phénomène, et pour faire face aux réseaux criminels». Les conditions de l'établissement sur notre territoire de ce type de crimes odieux comme le qualifie le Secrétaire général de l'ONU ont été certainement favorisées par la déstabilisation politique des pays limitrophes de l'Algérie. La criminalité transfrontalière contre laquelle les autorités algériennes livrent une lutte permanente, et sans merci, est l'illustration permanente de la position officielle de l'Algérie qui a ratifié les conventions internationales de lutte contre la traite des êtres humains, tout en développant un programme un programme de coopération avec les Nations Unies. Pour démontrer combien la question de l'abolition de toute pratique esclavagiste est primordiale, les autorités algériennes ont célébré hier la journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains, tout en annonçant un certain nombres de nouvelles mesures face à un phénomène fraîchement implanté, par des criminels qui n'ont aucun respect pour le genre humain. L'article 10 de la Constitution algérienne de 2016 stipule clairement que les Institutions algériennes s'interdisent les pratiques féodales…l'établissement de rapports d'exploitation et de liens de dépendance. Ce nouveau défi qui s'impose à l'Algérie avec «la dégradation de la situation socioéconomique, et sécuritaire exogènes, ayant charrié le déplacement de réfugiés cherchant à survivre dans des lieux plus cléments, en attendant des jours meilleurs, ne saurait prétexter l'instauration d'un trafic d'êtres humains en proie au désespoir, et victimes de conflits armés dépassant de très loin leur implication». Notre ministre des Affaires étrangères a bien précisé que la «gestion de la migration ne doit pas constituer une menace pour les droits des réfugiés».