Quelques années auparavant, changer de voiture pour un Algérien était de coutume, chaque 4 ou 5 ans, parfois chaque année, c'était chose normale. Ce n'est plus le cas, garder sa voiture actuelle est devenue obligatoire, trouver une autre pas chère est devenu presque une mission impossible. Depuis que le gouvernement a décidé de baisser les importations de véhicules en imposant un quota précis, pour encourager la production locale, beaucoup de choses se sont passées. Le marché automobile s'est trouvé face à une tourmente sans fin, du scénario du montage falsifié, aux prix des véhicules dévoilés par le ministère de l'Industrie, jusqu'à la révolte des citoyens qui ont lancé la campagne «Khaliha t'sadi». Cette dernière consiste à boycotter le marché automobile, aucune voiture achetée, que ce soit chez les concessionnaires ou chez les particuliers. Commençons par le commencement, le marché de l'automobile, en 2015, comptait pas moins de 600.000 véhicules vendus, mais c'était là juste le début de la crise, il n'était pas réellement au bout du gouffre. Le premier boom au niveau prix a été enregistré lors du nouveau cahier de charge imposé, les concessionnaires devaient garantir de nouveaux équipements de sécurité, ce qui revenait plus cher et donc se vendait plus cher. Par la suite, un quota de 100.000 véhicules importés a été imposé en 2016, aucune licence n'a été attribuée en 2017, au grand dam des concessionnaires, le gouvernement s'est tourné vers la production locale. Alors de 600.000 véhicules neufs en 2015, le marché s'est retrouvé en 2018 avec seulement 140.000 unités montées en Algérie. Un grand changement au bout de trois années, un marché en crise, aussi des concessionnaires dépassés par les évènements. Fin mars 2017, des images ont été diffusées sur les réseaux sociaux qui mettaient le doute sur la réalité de la production automobile locale, il s'agissait de l'usine Hyundai, où des voitures quasi complètes sur lesquelles ne restaient à monter que les roues. Une commission a été engagée pour enquêter sur les lieux, mais ce qui est fait est fait, le client algérien commence littéralement à perdre confiance en cette production dite nationale. Des images semblables se sont succédées, laissant un marché automobile qui devait se développer d'année en année, se mettre au bout du gouffre de plus en plus. Cerise sur le gâteau, le ministère de l'Industrie publie sans aucune explication, les prix d'usine des véhicules montés en Algérie. Cette démarche a créé une grande confusion auprès des Algériens, ce qui a donné par la suite, la grande campagne de boycott «Khaliha t'sedi». Pendant des mois, on pouvait lire que cela sur les réseaux sociaux, le boycott a-t-il donné ces fruits, puisqu'on voyait des remises sur plusieurs modèles de voitures, ou s'agit-il d'une simple confusion ?