Les brigades douanières algériennes ont réussi à faire échouer plusieurs opérations de contrebande sur la frontière algéro-tunisienne et leur lutte est sans merci. Or, la pègre et les caïds de la mafia de la contrebande entretiennent un train de vie de pacha au vu et au su de tout le monde. A Tébessa, les caïds, comme on les surnommes, s'enrichissent au point où certains d'entre eux n'ont ni peur ni honte d'exhiber leurs fortunes colossales devant les milliers de citoyens pauvres de la région. Selon certains témoignages, la mafia de la contrebande compte, dans cette wilaya frontalière, pas moins de 119 caïds qui font la pluie et le beau temps. La majorité d'entre eux sont originaires du douar de Elm'zara, situé tout près de la ville de Bir El-Ater, ou de Bouderais, un patelin situé tout près du poste frontalier de Bouchebka. Selon nos informations, les caïds de la région de Tébessa peuvent gagner, grâce à leurs trafics, jusqu'à trois millions de dinars par jour. Les activités de ces derniers, connus dans tout l'est algérien et aucune campagne électorale ne peut se faire à Tébessa sans leur appui, notamment financier. Personne ne peut prétendre à la députation ou à un quelconque poste politique si la mafia de la contrebande ne lui assure pas un parrainage. indique-t-on. En décembre 2018, les forces de l'armée algérienne avaient arrêté 195 contrebandiers, 55 trafiquants de drogue avec une saisie de 36,4 quintaux de kif traité. A cet effet, il faut signaler que le trafic de carburant est omniprésent de jour comme de nuit sur la bande frontalière Est du pays des wilayas d'El Taref, Tébessa et Souk Ahras qui continue de causer une réelle saignée à l'économie nationale. Ce phénomène a débuté après la chute de l'ancien pouvoir tunisien devant lequel les douaniers et agents de la PAF impuissants, ont avoué que plus de 500 véhicules immatriculés en Tunisie passent quotidiennement les deux postes de la frontière et soit 90% d'entre eux traversent la frontière durant seulement une poignée d'heures pour faire le plein en carburant au niveau des stations service d'Oum Tboul, d'El Kala et à El Hdada, Ouled Moumen et Mrahna «Souk Ahras» ou alors à Bouchebka, Ras El Aioun, El Mridj «Tebessa», indique-t-on. En véhicule ou sur le dos de l'âne, les contrebandiers franchissent facilement la frontière Les contrebandiers trafiquent dans tous les produits pouvant rapporterun bénéfice en Tunisie. A titre illustratif, des articles comme les montres, les paires de lunettes, les jouets, couvertures, habillements et autres marchandises achetées chez des grossistes d'El Eulma à Setif et à Ain Fakroun dans la wilaya d'Oum El Bouaghi et Tadjenanet à Mila. Or, les caïds opèrent au niveau de chaque région à l'Est du pays comme à l'Ouest avec une étroite complicité des trafiquants tunisiens qui s'approvisionnent normalement devant tout le monde au niveau de certains points de vente clandestins, proposant toutes sortes de carburants soit de l'essence normale, sans plomb et gasoil à des prix moins élevés. Effectivement, des ruptures de stocks en produits alimentaires et en carburants sont chaque jour remarquées par les habitants des régions d'El Kala, Tebessa et Souk Ahras. Les Gnatrias ou Hallabas appelés dans le jargon populaire à Tébessa, activent dans l'acheminement illicite de grandes quantités de produits algériens vers le pays voisin pour faire des gros gains facilement et s'enrichir en un laps de temps très court. Selon quelques témoignages, des véhicules 4x4 chargés de carburant et marchandises diverses empruntent quotidiennement des pistes du mont d'El Djorf réputé pour ses reliefs boisés et accidentés. Leurs sentinelles postés, sécurisent le chemin pour les contrebandiers en leur indiquant tous les mouvements des gardes-frontières (GGF) chargés de la surveillance. La lutte sans merci du groupement de la Gendarmerie nationale de Tébessa donne plus ou moins des résultats en interceptant, de jour comme de nuit, d'importantes marchandises, particulièrement des produits agro-alimentaires, matériaux de construction, électroménager, carburant, cheptel et autres. De leur côté, la police de la brigade économique a mis fin aux agissements de 11 contrebandiers tunisiens qui se sont introduits dans le territoire national à bord de deux véhicules de transport. Ils se sont approvisionnés en marchandise d'une valeur de 200 millions de centimes notamment café, habillements, cosmétiques, électroménager et alimentation. Ces Tunisiens ont été arrêtés pour être présentés en justice et leur voitures saisies. Vingt personnes de nationalités africaines capturées pour exploration illicite d'or Le huit janvier 2018, un détachement de l'Armée nationale populaire a arrêté à Bordj Badji Mokhtar 20 individus de nationalités africaines qui ont essayé d'explorer illicitement l'or dans cette région du pays. Selon les informations militaires, les suspects avaient en leur possession 25 groupes électrogènes et 12 marteaux piqueurs. Il va sans dire que cette opération s'inscrit dans la lutte continue des unités de l'armée algérienne pour défendre nos frontières et mettre en échec toute tentative de piller les richesses du pays. Ainsi, dans la région de Guelma, les éléments de la Gendarmerie nationale avait, de leur côté, réussi en février 2016 à donner un coup dans le milieu de la pègre activant toujours dans l'Est algérien. Deux contrebandiers spécialisés dans le trafic d'ivoire avaient été mis hors d'état de nuire dans cette région grâce à des renseignements bien précis fournis à ces services de sécurité, a-t-on appris auprès d'une source sécuritaire. Dans une sourcière tendue sur la RN 21 qui relie la ville de Guelma à Annaba, la brigade de Nechmaya avait arrêté deux individus à bord d'une voiture d'une marque Clio impliqués dans le trafic d'ivoire, les malfaiteurs étaient en possession de 1,180 kg destinés au commerce illicite, a-t-on informé. Ce sont des laboratoires médicaux qui sont spécialisés dans la fabrication des prothèses et des dents pour les cabinets dentaires qui achètent cette matière. Le kilogramme d'ivoire brut se vend à plus de 100 millions de centimes en Algérie. Majoritairement les contrebandiers algériens collaborent avec des complices étrangers ayant des liens avec des laboratoires européens pour écouler cette matière coûteuse. Les deux malfrats avaient été mis en détention près le parquet de Bouchegouf relevant de la wilaya de Guelma.