Inimaginable le nombre d'acceptions qu'a le verbe «chercher» pourtant très simple en apparence à l'image des verbes «aller» et «prendre» On peut aller jusqu'à l'infini pour le nombre considérable de contextes d'emploi du verbe. Et ceci est comme un exercice intéressant et enrichissant valable pour toutes les langues dans la mesure où il consiste à chercher des phrases correspondant à un sens. Pas pour le verbe «prendre» qui est non seulement polysémique mais qui a une infinité de sens : prendre le train, prendre un bain, prendre un café, prendre la fuite, prendre de l'argent pour payer. Est-ce-que «prendre» a le même sens dans ces différents contextes ? On lui a recensé ainsi une cinquantaine de sens. «Chercher» dans le langage courant Il est d'un emploi très fréquent en raison de son importance sur le plan langagier. Il est incontournable dans des situations telles que chercher «un site sur internet», «chercher un dossier égaré» qui reviennent fréquemment comme chercher un livre que l'on a possédé et qui s'est égaré ou chercher un livre nouveau à partir de références que l'on vient de nous donner, ça fait deux sens distincts. Quand on dit à propos de quelqu'un «nous cherchons la raison de son départ», c'est bien clair mais ceci peut susciter de multiples nuances et nous conduire à des situations rocambolesques, car tout dépend de la personne par rapport à d'autres. Chercher prend souvent le sens de désirer comme dans l'exemple : je ne cherche que votre bien, c'est une acception différente de : chercher à plaire, dans les deux cas, le verbe chercher s'exerce dans la durée, pour mettre en évidence la différence de sens, on n'a qu'à le comparer avec l'exemple : cet enfant cherche son crayon dans sa trousse. Dans la vie sociale, chercher prend des affinités Ainsi chercher la bagarre c'est s'exposer volontairement ou imprudemment en voulant s'attaquer à quelqu'un parce qu'on lui en veut, c'est-à-dire qu'on lui cherche des ennuis en l'irritant par des provocations continuelles. On provoque une personne par jalousie ou pour toute autre raison et ceci par faiblesse pour faire réagir par cette expression : «cesse de me chercher». Et quand quelqu'un cherche à quelqu'un, on dit souvent qu' «il lui cherche querelle sans raison», ceci comme dans une comédie de Molière. Quant à «chercher midi à quatorze heures», c'est une expression figée qui signifie chercher la complication à l'exemple de cette autre expression : «chercher à couper les cheveux en quatre». Il y a des domaines sentimentaux où l'emploi du verbe est incontournable comme dans l'exemple : «deux cœurs qui se cherchent» qui en dit long tant l'expression a beaucoup de signifiés de connotation et renvoie à différents contextes d'emploi que tout le monde peut deviner ; elle signifie aussi : essayer de se rencontrer, de se comprendre, d'être en harmonie avec l'autre. Et quand on essaie de trouver pour l'assumer, sa vraie personnalité ou sa voie, cela correspond à une personne qui se cherche, on dit souvent : un enfant qui se cherche. On trouve le verbe chercher dans le domaine des chiffres ou des prix comme dans : le prix de cette maison, ça va chercher dans les quelques millions de dinars. Il est courant d'entendre dire : chercher après quelqu'un, chercher l'âme sœur, je viendrai le chercher. Chez les artistes et les hommes de lettres Chercher prend différents sens connotatifs dans les textes littéraires. Nous avons trouvé dans les fables de La Fontaine «Un loup survint à jeun et qui cherchait aventure»(Le loup et l'agneau). André Breton, auteur du mouvement surréaliste, lui a donné un tout autre sens : «je cherche l'or du temps», sens profond que l'on n'obtient qu'après mûre réflexion. C'est comme cet exemple pris dans un texte économique : «aller quérir avec le sens d' «aller chercher» avec l'intention d'apporter quelque chose». Nous terminons avec Picasso qui a dit : «je ne cherche pas, je trouve», à chacun de chercher à trouver ce que le peintre cubiste a voulu dire, à l'exemple du sens qu'a voulu donner au verbe chercher, le poète surréaliste.