La fabrication à partir des graines-mères jusqu'aux semences en qualité et en quantité suffisantes est l'une des stratégies du développement agricole durable, et l'une des garanties pour l ‘accès réel à la sécurité alimentaire. La production et la commercialisation des semences a enregistré pour notre propre usage des retards énormes, ce qui donna pour conséquence fâcheuse le creusement de nos réserves de change, et ce depuis l'indépendance. Les chiffres parlent d'eux mêmes sur la déliquescence d'un secteur agricole qu'aggrave chaque année une consommation toujours en hausse, sous la poussée d'une démographie galopante, de la malbouffe, et d'une demande centrée sur les mêmes produits céréaliers. Jusque là, faute d'existence d'entreprises multiplicatrice, et de centres de recherche dans la production de graines-mères des différentes espèces végétales pérennes, constituant l'herbier national, notre pays a été contraint, pour acquérir des semences de s'adresser à des fournisseurs étrangers. Cette dépendance de l'extérieur n'aurait pas été hétérogène à l'importation d'organismes génétiquement modifiés( OGM), parce qu'il n'existe aucun laboratoire phytosanitaire pour les détecter ; les autorités en charge de l'agriculture se sont toujours limitées, faute de mieux, à la traçabilité que leur procurent les fournisseurs de semences. Ces anomalies dans l'exploitation de types de graines qui ne seraient pas transgéniques, seraient entrain d'être rectifiées, à en croire les déclarations faites en ce début d'année 2018 par M. Mohamed Belabdi, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Le responsable avait à la fin du mois de janvier soutenu sur les ondes de la Radio nationale que «la bataille est gagnée pour les semences de blé dur, de blé tendre, et d'ogre parce qu'elles sont produites désormais totalement en Algérie, en conséquence, l'Algérie n'importera plus les semences de ces céréales». Une société mixte avec des partenaires français nouvellement en activité a été créée, pour renforcer le potentiel génétique en mesure de donner des rendements maximum, grâce aux capacités de résistance de la semence, en question, aux aléas climatiques, et aux parasites. Notons que le partenaire français dans le domaine de la recherche pour l'amélioration des rendements pouvant être multipliés par quatre, dispose d'une longue expérience, dans la manipulation génétique du blé. Nous ne savons pas si les graines-mères sont des souches de nos contrées, telles celles qui ont fait la réputation de Souk Arras dans le domaine de la céréaliculture, lesquelles ont servi jadis, pour la conception du blé Fidel, une espèce OGM qui a fait ses preuves en termes de rendements, de résistances aux maladies, et autres aléas climatiques défavorables à la croissance. Le directeur général de l'OAIC a rappelé, dans ce sens, que l'Algérie ambitionne d'atteindre son autosuffisance en blé dur d'ici 2020.