Lors de sa participation, mardi au Caire, à une réunion ad hoc des ministres des Affaires étrangères sur l'Agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le ministre des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel, a réagi à la décision, qu'il a qualifiée de déplorable, de l'Administration américaine de stopper son aide financière à cette agence onusienne. On sait que l'administration américaine a annoncé vendredi qu'elle ne financerait plus l'UNRWA, une semaine après avoir déjà supprimé plus de 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'aide aux Palestiniens. Le négociateur en chef palestinien, Saëb Erekat, a estimé que la décision américaine rompt avec la promesse faite par Washington en mai 2017 à Mahmoud Abbas de ne prendre aucune mesure radicale pendant 12 mois afin d'encourager les pourparlers de paix. Auparavant, l'Autorité palestinienne avait rompu tout contact avec Washington depuis la décision du président américain Donald Trump de considérer El Qods occupée comme capitale d'Israël début décembre, déniant désormais aux Etats-Unis tout rôle de médiateur dans le processus de paix. Pour Abdelkader Messahel, cité par l'APS, l'appui à l'UNRWA, créée en vertu d'une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU, «implique une responsabilité juridique, politique et éthique, pour assurer le droit des réfugiés palestiniens à une vie digne et leur permettre de bénéficier des prestations sociales, notamment sanitaires et éducatives». Il a, dans ce cadre, appelé à soutenir l'UNRWA, «à travers la mobilisation du soutien politique et financier», rappelant à cet égard, que l'Algérie «vient en tête des pays soutenant le budget de l'Autorité palestinienne, en vue d'alléger les souffrances du peuple palestinien frère». Il a, également, affirmé que la question des réfugiés palestiniens «doit être réglée conformément aux résolutions de la légalité internationale, notamment la résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU, qui garantit le droit de retour aux réfugiés». De leur côté, les ministres arabes des Affaires étrangères ont condamné à la même occasion, la décision, «partiale et décevante», des États-Unis de cesser de l'UNRWA. La réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au siège de la Ligue arabe au Caire était présidée par le ministre soudanais des Affaires étrangères, Al-Dirdiri Mohamed, qui a réaffirmé que «la cause palestinienne est la question centrale pour les arabes», et appelé les États arabes et leurs partenaires internationaux à protéger le peuple palestinien contre les pratiques de l'occupation israélienne. Dans son communiqué à l'occasion de la réunion du Caire, le secrétaire général de la Ligue Arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a appelé à trouver une solution à la question des quelque 5,3 millions de réfugiés palestiniens en accord avec les résolutions pertinentes de l'ONU. Les actes d'hostilités de Donald Trump à l'égard des Palestiniens n'ont pas cessé. Lundi dernier, Saëb Erekat a annoncé la décision américaine de la fermeture de la Mission palestinienne en Washington. Cette décision est un coup porté aux perspectives de paix au Proche-Orient et la Palestine ne compte pas céder à ce «chantage» et à cette «intimidation», a déclaré le chef de la délégation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) aux USA Husam Zomlot. Par ailleurs, dans son allocution lors de la 150ème session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel, Abdelkader Messahel a réitéré «la position constante de l'Algérie en soutien au peuple palestinien afin de lui permettre d'exercer ses droits légitimes, en tête desquels son droit à l'établissement d'un Etat indépendant sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale, conformément au droit et à la légitimité internationaux.» Le ministre a précisé, que «la cause palestinienne demeure la question centrale, et constitue l'essence du conflit dans la région, et ce à la lumière de la poursuite, par le colonisateur israélien, de ses agressions et violations des droits légitimes du peuple palestinien». Il a rappelé l'adoption de la loi «l'Etat-nation juif dans une nouvelle tentative pour se soustraire au droit inaliénable du peuple palestinien à l'autodétermination et le recouvrement de ses droits, et saper les chances de relance du processus de paix».