La crise entre l'Administration américaine et l'Autorité palestinienne se durcit davantage avec cette nouvelle mesure de Donald Trump, qui cesse officiellement l'aide financière américaine à l'UNRWA. Jusqu'où irait le Président américain dans ses mesures de rétorsion pour obliger les Palestiniens à accepter son offre de paix avec les Israéliens ? La question mérite d'être posée au vu de sa dernière décision de mettre fin à l'aide financière américaine à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). "Après avoir attentivement examiné la question, l'Administration de Donald Trump a décidé que les Etats-Unis ne feraient pas de contribution supplémentaire à l'UNRWA, une opération irrémédiablement biaisée", a indiqué, vendredi soir, la porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert, dans un communiqué. Il est clair que Donald Trump, qui avait annoncé, fin janvier dernier, qu'il allait conditionner le versement de l'aide aux Palestiniens à leur retour à la table des négociations, est passé à l'acte. Il a commencé en ne versant au début de l'année 2018 que 60 millions de dollars à l'UNRWA, contre 350 millions l'année précédente. Pour rappel, cette décision, assortie d'un examen de toute éventuelle contribution supplémentaire, avait déjà plongé dans la crise cette agence de l'ONU. Cette dernière qui assiste plus de 3 millions de Palestiniens sur les 5 millions enregistrés comme réfugiés, est accusée de biais anti-Israéliens par le gouvernement américain. Réagissant à la décision américaine, l'Autorité palestinienne l'a rejetée et condamnée, sur fond de crise de plus en plus profonde avec Washington. "Nous rejetons et condamnons cette décision américaine dans son intégralité", a affirmé dans un communiqué, le négociateur en chef palestinien et secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat. Il a appelé les pays du monde à rejeter cette décision et à fournir tout l'appui possible à l'UNRWA. L'agence de l'ONU n'a pas non plus tardé à réagir par l'intermédiaire de son porte-parole, Chris Gunness, parlant via Twitter, de profonds regrets et de déception. "Nous rejetons dans les termes les plus forts possibles la critique (estimant) que les écoles de l'UNRWA, les centres de santé et les programmes d'assistance d'urgence sont irrémédiablement imparfaits", a-t-il également tweeté. Rappelons que c'est la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement El-Qods comme capitale d'Israël en décembre 2017, qui a été la cause de la rupture dans les relations avec les Palestiniens. Ses dirigeants ont immédiatement coupé tout contact avec Washington, lui déniant désormais tout rôle de médiateur dans le processus de paix avec Israël, malgré les ambitions affichées par le Président des Etats-Unis. "En faisant siennes les positions israéliennes les plus extrêmes sur tous les sujets, y compris sur les droits de plus de 5 millions de réfugiés palestiniens, l'Administration américaine a perdu son statut de médiateur et nuit, non seulement, à une situation déjà instable, mais aussi aux chances d'une paix future au Moyen-Orient", a dénoncé l'émissaire palestinien à Washington, Hossam Zomlot.