Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré mardi que l'ordre mondial est "de plus en plus chaotique", constatant que la confiance dans la gouvernance mondiale est "fragilisée". «Aujourd'hui, l'ordre mondial est de plus en plus chaotique. Les rapports de pouvoir sont moins clairs qu'auparavant. Les valeurs universelles sont érodées", a déclaré le chef de l'ONU à l'ouverture du débat général annuel de l'Assemblée général de l'ONU. Entre pays, "la coopération devient incertaine et difficile. Au Conseil de sécurité, les divisions sont fortes", note le chef de l'ONU, relevant que l'équilibre entre puissances se modifie aujourd'hui au moment où le risque d'affrontement peut encore s'aggraver. "Nous devons renouveler notre attachement à un ordre fondé sur des règles, qui placent l'Organisation des Nations unies en son centre et s'appuie sur les institutions et les traités qui donnent vie à la Charte", soutient Guterres. Le SG de l'ONU souligne que tant de défis "ne sont toujours pas relevés", citant en cela l'incapacité de la communauté internationale de mettre fin à la guerre en Syrie et au Yémen et aussi de faire aboutir la solution à deux Etats au Moyen-Orient. Cette situation est "scandaleuse", regrette le chef de l'ONU. "Palestiniens et Israéliens sont toujours aux prises avec un conflit interminable, tandis que la solution à deux Etats est de plus en plus lointaine", dira-t-il à ce propos. Dans le même temps, la menace terroriste plane, alimentée par les causes profondes de la radicalisation et de l'extrémisme violent, alors que le péril nucléaire n'a pas faibli, et la non-prolifération est gravement compromise, constate-t-il. Dans son discours, le chef de l'ONU a également évoqué la situation des migrants et des réfugiés qui sont toujours la cible de discriminations et de propos démagogues. Abordant dans le même contexte, les défis du changement climatique, il a jugé que les dirigeants du monde entier ont l'obligation de changer de cap en matière de climat. "Si nous ne changeons pas de cap dans les deux années à venir, nous risquons de perdre le contrôle de la situation", avertit Gueterres. Le SG de l'ONU a plaidé pour la mise en œuvre de l'accord de Paris, précisant que cet accord avait le potentiel immense de mettre le monde sur la bonne voie. " Si nous nous engageons sur la bonne voie, l'action climatique pourrait représenter 26 milliards de dollars de plus pour l'économie mondiale d'ici 2030", prévoit le SG de l'ONU. Mais selon lui " les objectifs de l'accord sont loin d'être atteints. Et pourtant ils ne représentent que le strict minimum pour éviter les pires retombées des changements climatiques ". Guterres se déclare inquiet de voir les récentes négociations de Bangkok sur des directives d'application de l'accord s'achever sans progrès suffisants, souhaitant que la prochaine Conférence des Parties qui se tiendra en Pologne, soit couronnée de succès. Le secrétaire général de l'ONU a lancé un appel aux gouvernements à "faire preuve de sagesse et de courage " en cessant de subventionner, à coups de milliards, les combustibles fossiles et en fixant un juste prix du carbone. Guterres a annoncé un prochain sommet sur le climat, prévu septembre 2019, pour mobiliser les volontés et les fonds pour l'action climatique. A l'ONU, l'Afrique du Sud appelle à "sécuriser" le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a appelé mardi à New York à garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, soulignant l'urgence pour la communauté internationale d'intensifier ses efforts pour résoudre ce "conflit prolongé". "Nous devons de la même façon intensifier nos efforts pour sécuriser le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à la pleine souveraineté nationale ", a déclaré Ramaphosa à la tribune de l'ONU, alors qu'il s'exprimait lors du débat annuel de l'Assemblée générale. Le président sud-africain qui évoquait les questions de Palestine et du Sahara Occidental, a affirmé que les Etats membres devaient " agir avec urgence " pour résoudre ces " conflits prolongés et insolubles ". "Au moment même où nous discutons (à cette assemblée), de jeunes gens perdent leurs vies et les avenirs sont détruits. Les mesures que nous devons prendre pour mettre fin aux conflits et à la guerre sont urgentes ", a déclaré Ramaphosa, dont le pays a toujours manifesté un soutien indéfectible à la cause sahraouie. Dans son plaidoyer en faveur de la résolution des conflits persistants, le chef d'Etat sud-africain a indiqué qu'il ne suffisait pas d'arrêter les pertes et les souffrances humaines qu'endurent des millions de personnes mais d'agir aussi pour " empêcher la perte d'une autre génération ". "Nous devons accepter notre responsabilité partagée -et notre intérêt commun, à mettre fin aux conflits et à utiliser les résultats du sommet Mandela pour dynamiser l'ONU comme instrument efficace de médiation, de maintien de la paix et de reconstruction post-conflit ", a-t-il poursuivi. Ramaphosa n'a pas manqué dans son discours d'exprimer sa profonde gratitude à l'Assemblée générale pour l'élection de son pays comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2019-2020. Plusieurs fois membre du Conseil de sécurité, l'Afrique du Sud va certainement redoubler d'efforts durant son mandat pour faire avancer la cause juste du peuple sahraoui.