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Axes directeurs pour une nouvelle politique de l'aménagement du territoire et la gestion des collectivités locales pour l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 29 - 09 - 2018

Il est annoncé par le Délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, suite aux récentes inondations qui ont touché certaines wilayas du pays, la tenue les 22 et 23 octobre 2018 d'une conférence nationale sur la prévention et la gestion des risques majeurs. Il ne suffit d'installer commission ou organiser encore des séminaires souvent sans suivi des recommandations mais agir concrètement sur le terrain.
Concrètement, cette subdivision territoriale devait disposer d'une sorte de gouvernement, d'une capitale et d'une assemblée faisant office de parlement régional. A sa tête, on retrouvait une sorte de superpréfets dotés de très larges prérogatives avec des walis techniciens sous ses ordres au niveau régional devant aller à la suppression des sous-préfectures. Selon l'article 92, il devait être chargé de «coordonner l'activité des administrations et services publics à compétences régionales, notamment les grands services publics, les services extérieurs relevant des administrations centrales». Mais, cet avant-projet de loi fixant les règles d'organisation et d'administration du territoire n'a jamais vu le jour alors qu'il est d'une brûlante actualité afin de s'adapter aux nouvelles mutations. C'est que la conception volontariste étatiste de l'aménagement du territoire en Algérie.
L'efficacité de ces mesures d'aménagement du territoire pour favoriser les activités productives, impliquent la refonte des finances locales et des taxes parafiscales sans laquelle la politique d'aménagement du territoire aurait une portée limitée devant s'appuyer sur le système de péréquation entre les régions pauvres et riches et sur une véritable décentralisation qui doit être prise en compte.. La structure qui me semble la plus appropriée pour créer ce dynamisme, ce sont les chambres de commerce régionales qui regrouperaient l'Etat, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche.
L'action des chambres de commerce, lieu de concertation mais surtout d'impulsion pour la concrétisation de projets serait quadruple :
-Premièrement, dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites confiés à des agences de promotions immobilières publiques et privées ;
-Deuxièmement, mettre à la disposition des sociétés une main-d'œuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs, aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires et des centres de recherche, évitant ce mythe d'une université par wilayas. Exemple la chambre de commerce offrirait un poste pour 10 candidats en formation, les 90 % non retenus ne constituant pas une perte pour la région. L'apprentissage en dynamique est un capital humain pour de futures sociétés qui s'installeraient dans la région, une société installée payant des impôts qui couvriront largement les avances en capital de la formation avancée. Cette formation devra être adaptée pour tenir compte de la norme qualité standard, le label qualité étant exigé pour tout exportateur en direction de la CEE, des USA ou de l'Asie. Ainsi, nous assisterons à une symbiose entre l'université et les entreprises. Car les sociétés ont besoin de l'accès aux chercheurs, aux laboratoires pour les tests d'expérimentation et l'université a besoin des sociétés comme support financier et surtout d'améliorer la recherche. Les étudiants vivent ainsi la dialectique entre la théorie et la pratique;
-Troisièmement, favoriser des entreprises souples reposant sur la mobilité et les initiatives individuelles.
-Quatrièmement, à travers cette structure régionale animée par la chambre de commerce, lieu de concertation et de dialogue, intensifier les courants d'échange à travers différentes expériences entre les régions du pays et l'extérieur et l'élaboration de tableaux de prospectifs régionaux, horizon 2018/2020/2030.
La mise à la disposition des futurs investisseurs de toutes les commodités nécessaires ainsi que des prestations de services divers (réseau commercial, loisirs) est fondamentale Cette symbiose entre ces différentes structures et certains segments de la société civile doit aboutir à des analyses prospectives fondamentales, à un tableau de bord d'orientation des futures activités de la région. Ces axes directeurs devraient s'inscrire dans le cadre de la régionalisation économique que beaucoup confondent avec le régionalisme source d'intolérance et du centralisme bureaucratique. Au contraire et l'expérience des USA est là pour le démontrer ou l 'Allemagne à travers les Landers, la régionalisation économique renforce le rôle de l'Etat régulateur, renforce l'efficience économique et contribue à l'unité nationale par la cohésion sociale régionale. Certes, la notion de région est elle-même extrêmement variable.
La régionalisation pouvant se réaliser au sein du pays ou bien par le regroupement d'un ensemble d'Etats dans une zone géographique particulière ou sur la base d'intérêts ressentis comme communs ce que les économistes qualifient d'intégration régionale : exemple la communauté économique européenne. Aussi, la régionalisation peut prendre des formes très différentes selon les pays, allant de la décentralisation au quasi fédéralisme. Pour réaliser la symbiose Etat-citoyens, la régionalisation économique peut être définie comme un mode d'organisation de l'Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendant de l'Etat central pour les grandes orientations stratégiques cette autonomie étant donc encadrée par l'autorité nationale.
La mise en place de pôles régionaux économiques doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l'argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu'il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu'une solution nationale. Aussi, ces actions opérationnelles impliquent de répondre aux questions fondamentales suivantes :
- compétences des régions ;
- règles de composition et de fonctionnement des assemblées et exécutifs régionaux;
- ressources des régions ;
- relations avec le pouvoir central ;
- modalités de transfert aux pouvoirs régionaux
- concertation entre régions.
Selon les théories traitant de la régionalisation économique, la diversité des situations locales impose une diversité de solutions pour s'adapter aux conditions locales spécifiques. La régionalisation économique couplée avec une réelle décentralisation supposant une clarté dans l'orientation de la politique socio-économique évitant des tensions et conflits entre le pouvoir local et central et des concurrences entre le centre et la périphérie permettrait un nouveau cadre de pouvoir avec des nouveaux acteurs, de nouvelles règles et de nouveaux enjeux avec des nouvelles stratégies élaborées. Elle devrait favoriser un nouveau contrat social national afin d'optimaliser l'effet de la dépense publique et rendre moins coûteux et plus flexible le service public. La création d'un nouvel espace public générerait une nouvelle opinion publique, voire une nouvelle société civile.
Le débat permet l'émergence de thématiques communes, des modes de propositions communs et donc déterminerait des choix collectifs optimaux. Les expériences historiques montrent clairement que si la centralisation a été nécessaire dans une première phase, elle a atteint vite ses limites et que ce sont les pays qui ont développé des décentralisations réelles et non des déconcentrations, synchronisant gouvernance centrale et locale, qui ont le mieux réussi leur développement. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, réorganisation fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la fonction publique. Après la «commune providence» du tout Etat, l'heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toutes formes de synergie et à l'ingénierie territoriale. C'est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l'accueil des entreprises et de l'investissement.
La wilaya et la commune doivent passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes responsables de l'aménagement du développement et du marketing de leur territoire. Cela implique à la fois de la compétence mais également être à l'écoute des préoccupations des citoyens. Les tensions pas seulement dans le Sud mais dans bon nombre de wilayas ne doivent pas être pris à la légère par des replâtrages sans vision stratégique. On ne crée pas des emplois par décrets ou dans l'administration, sinon le problème ne se poserait pas pour tous les pays du monde. Il existe une loi économique insensible aux slogans politiques : en ce XXIème siècle , le taux d'emploi dépend avant tout de la dynamisation de la sphère économique, de l'entreprise , de son soubassement le savoir à l'ère du digital et de l'intelligence artificielle, et ce dans le cadre des valeurs internationales.
En résumé, la nouvelle vision doit renforcer la cohésion sociale et l'efficacité économique et sociale à travers l'implication tant des élus locaux que des citoyens reposant sur la bonne gouvernance centrale et locale qui doit être synchronisée et l'efficacité des institutions. Aussi, évitons des solutions déconnectées des réalités locales et mondiales et privilégions uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie. Les expériences récentes où des populations livrées à elles mêmes où les autorités tant centrales que locales manquant de prévisions réagissent après des drames, montrent une évidence, l'absence de visibilité et de cohérence de la politique gouvernementale.
C'est qu'une centralisation bureaucratique à outrance favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c'est-à-dire une gouvernance qui s'impose par la force et l'autorité loin des besoins réels des populations et produit le blocage de la société. Je considère que la régionalisation économique- pas le régionalisme- renforce le rôle de l'Etat régulateur, l'efficience économique et contribue grâce à la concertation permanente, à l'unité nationale par la cohésion sociale.
La pleine réussite du redressement national qui ne concerne pas uniquement l'économique mais le politique, le social et le culturel, implique de poser le nouveau rôle de l'Etat et son articulation avec le marché dans la future stratégie, inséparable des nouvelles mutations mondiales : cela s'appelle instaurer un Etat de Droit et la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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