«Parfois, les BMS (Bulletins météorologiques spéciaux) n'arrivent pas au moment voulu, il n'y en a pas eu pour Constantine pour prévenir la population ; parfois le contenu des BMS n'est pas précis (localisation, quantités de pluies)». Ces observations faites sur les ondes de la Chaîne III, lundi dernier, par Tahar Melizi, délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur, ont fait réagir l'organisme concerné, qui est l'Office national de la météorologie (ONM), par la voix de sa chargée de l'information, Houaria Benrakta. Dans une déclaration à l'APS, Mme. Benrakta a affirmé que l'ONM établissait ses prévisions suivant les «normes internationales» en recourant à des moyens technologiques permettant d'atteindre un taux de précision des prévisions avoisinant les «80%». Membre de l'Organisation internationale de la navigation aérienne, l'ONM est, également, tenue d'appliquer toutes les normes internationales standardisées. «Pionnier» au niveau arabe en matière de navigation aérienne, les services de l'ONM ont obtenu, le 23 mars 2017, «la certification ISO 9001/2008 relative à la navigation aérienne et la certification ISO 9001/2015, le 23 mars 2018, permettant à l'Algérie de devenir le seul pays arabe à obtenir cette certification qui mesure le taux d'application des normes internationales en matière de navigation aérienne dans le cadre du système de management de la qualité (SMQ). Répondant aux critiques qui ont visé l'ONM après les inondations dans plusieurs wilayas de l'Est, et particulièrement celles de Constantine, Mme Benrakta a expliqué que ces perturbations étaient dues à une «série de cellules orageuses très actives et inhabituelles pour le mois de septembre formées par des masses d'air chauds qui ont été à l'origine des fortes températures enregistrées en août dernier». Il ne s'agit pas d'une situation classique a-t-elle fait savoir. Les «fortes perturbations météorologiques enregistrées, début septembre courant, l'importante activité orageuse et les cellules orageuses formées dans les régions est du pays, ne sont pas des perturbations météorologiques classiques pouvant être détectées par les modèles numériques, mais il s'agit plutôt d'une perturbation locale particulière qui peut être observée par satellite en fin de journée», a relevé Mme Benrakta, soulignant, dans ce sens, que les services de l'ONM «suivaient de près ces perturbations et émettaient des bulletins (spéciaux et quotidiens), mais ce genre de perturbation complique l'opération de prévision de la pluviométrie». Elle a souligné que «les services de météorologie à l'échelle internationale trouvent des difficultés pour prévoir les quantités de pluies pouvant accompagner les cellules orageuses», la spécialiste a qualifié ce phénomène de problème mondial», car, a-t-elle expliqué, les quantités de pluie pouvant être prédites «concernent des perturbations classiques contrairement à la cellule orageuse dont le développement et les quantités de pluie l'accompagnant sont difficiles à prévoir». Elle rappelle, par ailleurs, que «l'ONM a pour principale mission, la protection et la préservation des personnes et de leurs biens, non pas par l'intervention en cas de catastrophes naturelles mais par des prévisions précises sur l'endroit et le temps de survenance d'une violente perturbation qui sont signalées instantanément aux responsables et services concernés en vue de prendre les mesures nécessaires». Soucieux de «faire parvenir l'information à tous les citoyens dans l'ensemble des régions du pays», l'ONM a créé son site électronique www.meteo.dz qui comporte une carte des prévisions quotidiennes de 48 wilayas affichant, notamment, les températures, le taux d'humidité, la direction du vent et l'état du ciel tous les 6 heures, en sus d'une carte de veille et les BMS. Le site contient, aussi, des prévisions instantanées et saisonnières et publiera prochainement «les prévisions météorologiques pour l'hiver». A cet effet, Mme. Benrakta a mis en garde contre «des sites concurrentiels qui donnent de fausse informations». L'Office a créé une application à télécharger gratuitement sur smartphones qui permet de s'enquérir des prévisions météorologiques et de recevoir les BMS. D'après Mme. Benrakta, l'ONM a amélioré, au cours des dernières années, «la précision de ses prévisions grâce à un modèle numérique qui permet de déterminer les zones de perturbation avec une précision de l'ordre de 3 km au lieu de 8 km auparavant et de collecter des informations précises pour chaque wilaya et non la région tout entière.