Pour la première fois depuis bien longtemps, le complexe sidérurgiste El Hadjar se prépare à exporter d'importantes quantités de brames et de rond à béton à destination de plusieurs pays européens, arabes et asiatiques. Bien que l'information ait circulé et confirmée par la présence de navire sur le quai du port de Annaba en pleines opérations de chargement des 15.000 tonnes de brames, la direction générale se refuse à donner toute autre précision. Notamment celle concernant l'exportation du rond à béton. Celle-ci semble être marquée par le sceau de la confidentialité. Une prudence soulignée par le refus de faire une quelconque déclaration à la presse. Par également, la présence sur la place de sérieux concurrents. Il n'en demeure pas moins qu'elle est largement reprise par les 4.000 salariés. Ces derniers ont mis du cœur à l'ouvrage ces derniers temps. Ce résultat reflète la stabilité et la convergence de tous les efforts avec pour objectif d'assurer la production et conquérir des marchés extérieurs. Avec le Haut-Fourneau N° 2 qui ronfle comme jamais et des effectifs psychologiquement gonflés à bloc, revigorés qu'ils sont par une PRC en constante hausse en récompense de leurs efforts, le complexe est parti pour achever l'année 2018 en beauté. Il y a également les cadres dirigeants et ceux d'exécution. Ils veillent en permanence à assurer la bonne marche des installations de toutes les unités de production. Celles-ci fonctionnent à plein régime même si parfois certaines éternuent avant d'être rapidement prises en charge et réparées. C'est qu'avec la solution de tous les problèmes structurels et de la mal-gouvernance, le complexe sidérurgique El Hadjar est entrain de sortir la tête de l'eau. Il le fait après avoir traversé des crises et des échecs de nombreux plans de relance élaborés par les directions générales successives. Celle qui a abouti à la nomination de Maatallah Khairedine à la tête de la direction générale du complexe El Hadjar, pourrait être la dernière avant longtemps. C'est comme si le financement injecté par le ministère de l'Industrie et des Mines l'a été pour imposer l'année 2018 au titre de cap pour l'émergence. Ce qui semble être le cas au vu des instructions fermes données au nouveau DG de faire de la croissance positive une priorité. L'ordre a été exécuté de fort belle manière. Pour preuve la production en hausse et les opérations d'exportation en bonne voie. Sitôt dit, sitôt fait avec pour mot d'ordre : organiser, encadrer, financer les activités sidérurgiques génératrices de richesse et d'emploi. Les 900 millions de dollars dégagés par le Trésor public pour la réalisation de la 1ère et 2ème étape de la réhabilitation de l'outil de production ont été des signaux clairs pour la relance de la production du fer et de l'acier. Cette enveloppe financière a permis aux gestionnaires de surmonter les contraintes économiques qui pesaient sur le complexe. Une chose est certaine, ces premières exportations algériennes devraient être suivies par de nombreuses autres. Elles succèdent au concentré de tomate algérien qui ont fait le bonheur des populations françaises, togolaises, maliennes et italiennes. A l'intérieur de l'enceinte du complexe sidérurgique El Hadjar où, ce dernier jeudi, s'étaient amassés les travailleurs, le bonheur se lisait sur chaque visage. Il l'était aussi dans les propos des uns et des autres. Les travailleurs ont même abordé le transfert de technologie indispensable à l'industrialisation grâce à un vrai partenariat gagnant-gagnant, dans le vrai sens du terme. Comme il a été question de joint-venture à réaliser obligatoirement avec le secteur privé national. Pour plusieurs cadres sidérurgistes interrogés, seule l'implication d'un secteur privé national fort peut amener notre pays à aller vers l'émergence, après avoir capté le savoir et le savoir-faire A ce niveau, l'on n'a pas oublié la recherche des opportunités pour la commercialisation des produits algériens. En tout état de cause, cette première opération d'exportation de brames à destination de l'Italie devrait être suivie par beaucoup d'autres. C'est en tout cas ce qui se dit dans les rangs des cadres Sider.