A l'ouverture du colloque international ayant pour thème «Souveraineté sur les ressources naturelles et application du droit international au Sahara occidental», organisé par l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (Aarasd) et dont les travaux dureront deux jours, Mohamed Khadad, président des Relations extérieures du Front Polisario et coordinateur avec l'Onu, a annoncé vendredi soir à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, que le Front Polisario a déposé jeudi six plaintes contre des groupes français pour «crime de colonisation» pour avoir implanté leurs filiales dans le territoire du Sahara occidental, occupé par le Maroc. Ces plaintes impliquant trois banques (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole), le groupe Axa Assurances, la compagnie aérienne Transavia et le groupe UCPA, organisateur de séjours sportifs, ont déposées au niveau du procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Paris pour «crime de colonisation» et «transfert de population dans une zone occupée». Dans ce contexte, rappelons que le 18 septembre dernier, une première plainte a été déposée, auprès du même tribunal, contre l'entreprise française Chancerelle, qui exploite la marque de conserverie Connetable, pour activité «illégale» dans le territoire sahraoui, donc en violation des droits du peuple du Sahara occidental. La conserverie Connetable, implantée en France dans le Finistère, affirme vendre également des sardines issues du Maroc, ce qui représente plus de la moitié de son activité et de son personnel. Or, ces sardines sont en réalité pêchées «illégalement» dans les eaux sahraouies. En octobre 2017, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, avait assigné la compagnie low cost Transavia, filiale d'Air France, à comparaître devant le tribunal de Créteil pour annuler son vol liant Paris à Dakhla, une ville sahraouie occupée par le Maroc. Pour Gilles, l'avocat du Front Polisario, la compagnie française est «obligée de répondre à notre demande et donner des explications sur l'exploitation de cette ligne aérienne», alors que l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) interdit cette transaction commerciale sans l'aval du peuple sahraoui. Selon le Front Polisario, ces activités économiques et exploitation des ressources naturelles sahraouies se font, en violation «flagrante» des arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de 2016 et 2018, aux termes desquels le Maroc et le Sahara occidental sont considérés deux territoires distincts et séparés.