L'ambassadeur adjoint des Etats-Unis auprès de l'ONU, Jonathan Cohen, a déclaré mercredi à New York que la réunion de Genève sur le Sahara Occidental, ne sera pas une rencontre «unique» mais «le début d'un processus de négociations directes» entre le Front Polisario et le Maroc. «La réunion de décembre n'est pas un événement unique. Elle doit marquer le début d'un processus de négociations directes», a affirmé le diplomate américain à l'issue du vote au Conseil de sécurité prorogeant le mandat de la Minurso. Jonathan Cohen, a ajouté que la réunion représentait «la première étape cruciale» de ce processus, durant laquelle les parties au conflit doivent rester attachées aux négociations jusqu'à leur aboutissement. L'ambassadeur adjoint américain s'est félicité que les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, et les pays observateurs et voisins, l'Algérie et la Mauritanie aient accepté l'invitation de l'envoyé personnel à ces discussions. «Cependant, nous mettons en garde contre tout idée pouvant faire croire que nous avons franchi la ligne d'arrivée. Le processus politique ne fait que commencer», a-t-il averti. Jonathan Cohen a exhorté les parties au conflit à «rester engagées dans les négociations et à respecter leurs obligations de s'abstenir de toute action susceptible de saper le processus facilité par les Nations unies ou de déstabiliser davantage la situation au Sahara Occidental». Expliquant la position de son pays à l'égard de la Minurso, l'ambassadeur adjoint a précisé que les Etats-Unis «s'étaient lancés dans une nouvelle approche» concernant cette mission onusienne. «Premièrement, il ne peut plus y avoir de statut-quo au Sahara occidental. Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l'Envoyé personnel dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a affirmé le représentant américain. Il a ajouté que son pays est encouragé par les progrès réalisés au cours des six derniers mois, se félicitant de la décision du président Köhler de relancer le processus de négociations directes en organisant la réunion de Genève. Les prorogations ne seront pas automatiques Réaffirmant l'appui de l'administration américaine à Horst Köhler, l'ambassadeur adjoint a invité l'émissaire onusien à briffer le Conseil de sécurité sur l'avancement du processus politique chaque fois qu'il le juge opportun. Dans le même sillage, Jonathan Cohen a motivé la décision des Etats-Unis de proroger le mandat de la mission de six mois par le besoin de mettre fin au statut-quo au Sahara Occidental et d'accélérer le processus onusien. «La prorogation (... ) de six mois seulement témoigne de notre détermination de voir les négociations progresser rapidement, de bonne foi et sans conditions préalables», a-t-il précisé. Elle «énonce également clairement que le Conseil de sécurité ne laissera pas le Sahara occidental et la Minurso retomber dans l'oubli», a relevé Jonathan Cohen. Le diplomate américain a fait savoir que les Etats-Unis allaient évaluer avec soin le mandat de la Minurso. «Les prolongations ne seront pas automatiques et dépendront de la contribution éventuelle de la Minurso à une solution politique», a-t-il affirmé. «Comme nous l'avons déclaré en avril, les Etats-Unis continueront de défendre ce principe fondamental, selon lequel, les missions de maintien de la paix doivent appuyer des solutions politiques et nous évaluerons en conséquence les performances futures de la Minurso», a-t-il ajouté. Il a noté qu'avec le lancement du processus de paix, la mission commence à surmonter ce défi qui consiste à contribuer au processus politique, parrainé par l'ONU. Ce changement a été déterminant dans la décision américaine de proroger à nouveau le mandat la mission, a-t-il précisé.