Dans le sillage de la commémoration du 43e anniversaire de l'invasion militaire marocaine des territoires sahraouis, le 31 octobre 1975, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé le mandat de la Minurso de six mois jusqu'à avril 2019. Il a appelé le Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations sans pré conditions et de bonne foi afin d'aboutir à une résolution du conflit à l'occasion des négociations prévues les 5 et 6 décembre prochain à Genève. L'ambassadeur adjoint des Etats-Unis auprès de l'ONU, Jonathan Cohen, a affirmé que la réunion de Genève sur le Sahara Occidental, ne sera pas une rencontre «unique mais le début d'un processus de négociations directes entre les deux parties». Jonathan Cohen a ajouté que la réunion représentait «la première étape cruciale» de ce processus, durant laquelle les parties en conflit doivent rester attachées aux négociations jusqu'à leur aboutissement. L'ambassadeur dont le pays est l'initiateur de la prolongation du mandat de la Minurso a mis en garde contre toute idée (pouvant faire croire) que la ligne d'arrivée est franchie, précisant que «le processus politique ne fait que commencer». De son côté, le Front Polisario a appelé le Conseil de sécurité à peser de tout son poids pour faire avancer le processus de négociations directes qui devrait permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. «Il incombe maintenant au Conseil de sécurité de peser de son poids collectif pour faire avancer les négociations directes entre les deux parties en vue de permettre à notre peuple d'exercer librement et pleinement son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance», a souligné le représentant sahraoui à l'ONU, Sidi Mohamed Omar, dans une déclaration au nom du Front Polisario, rendue publique à l'issue du vote prorogeant le mandat de la Minurso de six mois. Le Front Polisario a pris acte de l'appel lancé par le Conseil de sécurité aux deux partis au conflit (le Maroc et le Front Polisario) pour reprendre les négociations sous les auspices du secrétaire général sans conditions préalables et de bonne foi en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. La partie sahraouie a pris également note de l'adoption de la résolution 2440 par laquelle le Conseil a prorogé le mandat de la Minurso de six mois. Le représentant sahraoui a rappelé que le territoire non autonome du Sahara occidental est occupé illégalement par le Maroc depuis le 31 octobre 1975, une date qui a coïncidé mercredi avec la l'adoption de la résolution sur la Minurso. «Il est essentiel que le Conseil de sécurité maintienne sans ambiguïté le statut juridique du territoire et préserve son intégrité territoriale, tel que demandé à maintes reprises par l'Union africaine», a-t-il plaidé, affirmant que le Front Polisario n'acceptera rien d'autre que le plein respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.